Avec son nouvel EP, DjRUM explore l’ambient-gabber
Comme mélanger l’eau et l’huile. Quand on pense au gabber, on voit des hollandais, crânes rasés, qui dansent à 180bpm. Et quand on pense à l’ambient, on imagine de longues nappes planantes et des tatouages Brian Eno sur les frêles bras d’un mec, les yeux fermés sur son canap’. Deux univers qui ne se mélangent pas facilement. Et pourtant : DjRUM s’est amusé a rapprocher ces deux opposés du spectre des musiques électroniques. Après un passage en Boiler Room début août à Londres, Felix Manuel (aka DjRUM) dévoile en cette rentrée un petit EP : Hard To Say / Tournesol, qui porte tout simplement le nom des deux morceaux du maxi.
Avec « Hard To Say » et « Tournesol », le producteur anglais explore l’ambient-gabber – style musical dont il est le précurseur. Marqué par un rythme saccadé et des voix modulées, difficile de dire si « Hard To Say » est agréablement désordonné ou curieusement équilibré. Quant à la face B, « Tournesol », DjRUM fait tellement d’excès de vitesse au niveau des BPM qu’on a parfois l’impression qu’il a samplé une Formule 1. Les bruits modifiés de gouttes d’eau et les échos donnent la cadence à ce titre de dix minutes, qui conclut l’EP en apothéose avec un assemblage de rythmiques. DjRUM signe avec cet EP une audacieuse création : une harmonie robotique de 17 minutes.
D’ici 2020, le producteur techno sera de passage à Londres, à Utrecht ou encore à Tokyo. Avec Hard To Say / Tournesol, DjRUM est paré pour faire vibrer les quatre coins de la planète.