✅ Artiste Tsugi à suivre : MSS FRNCE, du punk qui vous va au teint
Parce que le monde n’a rarement eu autant besoin de punk qu’aujourd’hui, on file une carte membre au groupe français MSS FRNCE pour deux autres raisons : pour nous, extérioriser tout le caca emmagasiné en nous depuis un an ; pour eux, leur filer une bonne grosse tape dans le dos et les encourager à continuer comme ça.
C’est le genre de surprise qu’on adore : est-ce qu’on se doutait qu’en regardant Quotidien sur TMC, on ferrerait un bon groupe de punk français ? La réponse est non. Est-ce qu’on aurait imaginé que la bonne appréciation de Benjamin Biolay du groupe éveillerait notre curiosité ? La réponse est non. Et est-ce qu’on s’attendait à entendre quelque chose qui fasse jaillir toute la colère et la frustration de notre corps en manque de stage diving et de bières tièdes depuis 507 ans au moins ? La réponse est encore non.
Pourtant, MSS FRNCE, c’est un grand oui. Oui à un punk-rock frais et mélodique qui peut autant plaire à des metalleux en début d’aprem au Hellfest qu’à ton petit frère en quête de sens devant Almost Famous ; oui à ce nom équivoque ; oui à la qualité des compos que son abord cache ; et surtout, oui à l’évidente progression du quatuor déglingué qu’on sent sur ce cinquième et dernier maxi V sorti en décembre. Meilleur son, meilleures mélodies, meilleurs plans, même énergie : MSS FRNCE, c’est voté, c’est oui on a dit.
Le clip de « Colibri » issu du maxi V, en premiere sur Tsugi
Comment tout a commencé pour vous ? Et comment vous est venu le nom MSS FRNCE ?
On est né et puis on s’est rencontré avec cette envie de faire de la musique. C’est l’ambiance sur Terre qui nous a ensuite donné le ton. Toute cette rage est sortie d’elle-même, sans forcer, à partir du moment où on a été réuni à quatre pour jouer. C’est la même qui nous parcourt depuis 2015 et qui nous suit à chaque concert, quand on peut en donner. En revanche, on doit avouer qu’on ne sait plus exactement comment le nom est venu. Mais on sait parfaitement le justifier.
Vous êtes à votre cinquième disque. Qu’est-ce que vous accomplissez avec lui ?
Pour être précis, c’est notre cinquième EP. Un album serait trop long, on s’entend bien sur le format court de l’EP : facile à composer, facile à enregistrer, facile à sortir, facile à jouer sur scène. À part ça, son cahier des charges est maigre : s’amuser, communiquer, partager, se révolter, crier, profiter, s’enivrer. On aime les sortir en physique, notamment en vinyle, c’est pour faire partie de ta collec’. Et ça permet de prolonger la création à quelque chose de visuel et palpable.
« Toute la frustration des opportunités manquées se retrouve peut-être dans ce disque. »
Vous viviez quoi à ce moment-là ?
On a enregistré masqués, entre les deux confinements de 2020, en home studio (chez Guillaume Sandret), avec un lourd souci technique. Donc on se situait entre l’excitation et l’incertitude. C’est ce qui nous a donné la force, la hargne et la motivation. Même si on écrit sans cesse de nouveaux morceaux, 2020 a porté un coup à tout ce qu’on voulait faire cette année (concerts, tournées, sortie de disque, rencontres). Toute la frustration des opportunités manquées se retrouve peut-être dans ce disque. Comme tou·te·s les artistes – et encore, on n’est pas les plus à plaindre –, on a appuyé sur un gros bouton PAUSE, on attend patiemment en tentant de créer, malgré tout.
Si vous deviez le décrire en quelques mots à vos parents ?
Pas besoin de le décrire à nos parents, ce sont nos premiers fans. Ils viennent à nos concerts, ils commentent et likent toutes nos publications sur les réseaux sociaux et ressortent même leur vieille platine pour écouter nos disques !
Pas mal ! Bon, c’est quoi la suite ?
Se faire vacciner pour rejouer au plus vite. On n’a pas encore pu défendre V en live, et, franchement, ça devient trop long, là. Une vie ne vaut pas le coup d’être vécue sans concert, sans cinéma, sans expo, sans culture, sans art. Et les livestreams ne suffisent pas. Alors la suite, c’est d’abord se retrouver et partager. Concernant MSS FRNCE, on verra ce que la vie du monde d’après nous donne comme inspiration. Mais vu comme c’est parti, on aura sans doute plein d’autres choses à crier.