Ariel Pink viré de son label après avoir soutenu l’insurrection à Washington
Ariel Pink, originaire de Los Angeles, en Californie, a participé à la manifestation pro-Trump précédant l’assaut du Capitole (qui a coûté la vie à cinq personnes). Le label Mexican Summer rompt toute future collaboration.
« Dans ses représentations frénétiques de la bassesse et de la beauté de l’humanité, Ariel Pink fait basculer le pathos vers le paradis » peut-on encore lire sur la fiche technique qui présente Ariel Pink parmi les artistes signés chez Mexican Summer. Pourtant, le musicien a montré une particulière conception de la beauté de l’humanité en défilant avec son compère John Maus le 6 janvier dernier à Washington D.C., en compagnie des assaillants pro-Trump qui ont par la suite envahi le Capitole. Intolérable pour Mexican Summer qui n’a pas hésité à poster publiquement le renvoi immédiat d’Ariel Rosenberg.
Due to recent events, Mexican Summer and its staff have decided to end our working relationship with Ariel Rosenberg AKA Ariel Pink moving forward.
— Mexican Summer (@MexicanSummer) January 8, 2021
« Ils nous pendront, vous et moi, pour nos opinions »
Celui qui incarne à lui tout seul le rock indé, la pop alternative et la provoc comme ligne de conduite peut-il vraiment avoir viré du bord Proud Boy à la limite néo-nazi ? Alors que les réseaux sociaux s’enflamment, Ariel Pink reste sur ses positions et affirme sur Twitter avoir « pacifiquement manifesté son soutien au président ». Fidèle à lui-même, en balayant d’un revers de main la critique, il arbore une confiante désinvolture et écrit à Libération : « Vous croyez que je ne suis pas sérieux ? Rien ne sera plus jamais comme avant. C’est la fin des États-Unis. Il n’y aura plus jamais d’élection. Tout sera faussé. Et ils nous pendront, vous et moi, pour nos opinions. »
Quoi qu’il en soit, impossible à l’ère de Twitter et maintenant en l’an 2021 de se cacher derrière un statut d’artiste pour s’exempter d’un jugement de valeur. Ainsi, sur les réseaux sociaux, nombreux sont les fans du musicien à dire ne plus vouloir écouter ni acheter sa musique, et les labels comme Mexican Summer (qui devait sortir sa compilation Sit N’ Spin dans quelques semaines) refusent, quant à eux, de la légitimer.