Après l’écoute du dernier album de Beyoncé, qu’est-ce qu’on fait ?
Vous avez aimé le nouvel album de Beyoncé ? D’accord. Mais que fait-on ensuite ? Voici quelques pistes… Albums, livre, film…
Beyoncé vient enfin de dévoiler un des albums les plus attendus de l’été – si ce n’est de l’année – , six ans après Lemonade. RENAISSANCE est définitivement dance, célébrant la culture et la musique Noire en mêlant les genres – le disco, la house, la soul, l’afrobeat, le R&B – mais aussi les producteur·trices. Car comme on vous le disait ici, Beyoncé s’est entourée d’un beau petit monde pour son septième album. Drake, Jay‑Z, Pharrell Williams, Nile Rodgers, Skrillex, le soulman Raphael Saadiq, le producteur-DJ hyperpop et collaborateur privilégié de Charli XCX A.G Cook, 070 Shake, la productrice house Honey Dijon, ou encore le DJ de techno house minimal Green Velvet… Et la liste est encore longue. Alors évidemment qu’après un tel cocktail, il est difficile de s’en remettre ou de passer à autre chose. Mais pourquoi devrait-on passer à autre chose ? Pourquoi ne pas creuser les références qu’explore Beyoncé dans RENAISSANCE? C’est pour cela qu’on vous a concocté une petite sélection culturelle. Célébrons Queen B comme il se doit !
Vous aimez la house et appréciez son histoire ? Et si vous vous plongiez dans l’album The Best Of Both Worlds d’Honey Dijon.
La DJ-productrice, mannequin, militante pour les droits des personnes trans, Honey Dijon fait partie de la très longue liste de collaborateur·trices de RENAISSANCE. Elle a, entre autres, produit les titres « Alien Superstar » et « Cozy » – qu’elle a également co-écrit. En 2017, elle sortait son premier album solo The Best Of Both Worlds. Une galette qui puisait dans ses expériences passées. Honey Dijon a grandi à Chicago avant de s’installer à New-York. Elle a été témoin dès son plus jeune âge du développement de la house. C’est aux côtés de ses amis et mentors, Danny Tenaglia et Derrick Carter, qu’elle exerce ses talents. Mais c’est ce qu’elle appelle une « pollinisation croisée de personnes et de cultures » qui l’a surtout inspirée, et qui façonné l’artiste qu’elle est aujourd’hui. C’est à dire un mélange de genres, de sexualités, de races, d’ethnies et de classes sociales.
Envie de nouveauté ?
Son premier album Modus Vivendi – entre rap jarsey et ambiances retro-futuristes – nous avait subjugué et ému en 2020 : 070 Shake est à présent à la composition du titre « ALIEN SUPERSTAR » de Beyoncé. C’est ce que l’on appelle une ascension rapide, mais logique quand on sait que c’est la protégée de Kanye West. Et que des artistes comme Madonna, ou Pusha T ont acclamé son travail. Si vous souhaitez en découvrir plus sur l’univers de l’artiste, on vous recommande d’écouter son second album You Can’t Kill Me sorti en juin dernier. On retrouve sa voix torturée et sous vocoder. Shake y maîtrise à la perfection l’angoisse romantique et le rap cathartique. Entre guitares saturées et violons surplombés de claviers aériens.
Sur quoi danser après ? Vous voulez un été farniente et caliente ? Essoufflez-vous sur le tube « I Feel Love » de Donna Summer.
Dans son album Queen B s’est amusé à sampler et pécher des éléments de bon nombre de morceaux, classiques comme niches. On reconnait par exemple les influences de « Show Me Love » de Robin S dans « BREAK MY SOUL » et le sample de « Explode » de Big Freedia. « COZY » contient quant à lui le sample de « Get With U » de Lidell Townsell & M.T.F et des éléments de « Bitch I’m Black » de Ts Madison. Mais comment passer à côté de l’iconique hit disco « I Feel Love » produit par Giorgio Moroder et chanté par Donna Summer repris dans le titre de clôture de RENAISSANCE, « SUMMER RENAISSANCE ». D’ailleurs, c’était audacieux de la part de Mrs. Carter-Knowles de s’attaquer à ce monument. Mais on ne va pas se mentir, cela fait toujours du bien de se déhancher ce classique.
Que lire après ?
Beyoncé fait partie des artistes qui ont participé à populariser l’empouvoirement (l’empowerment quoi) du corps et de la sexualité féminine – surtout des femmes noires. Le rapport à son corps et à sa musique n’est pas personnel, il est politique. Le sexy est devenu puissant. Une vision du féminisme qui ne fait pas l’unanimité au sein des mouvances féministes. Mais vous êtes-vous déjà posé la question « d’où vient ce rapport au sexe dans la musique américaine? ». C’est en tout cas c’est ce que s’est demandé la critique rock américaine Ann Powers, dans son livre Good Booty sorti en 2019. Si vous aimez la musique, son histoire et son lien au politiquen on vous conseille fortement de parcourir ce beau pavé de 464 pages.
Beyoncé vous manque déjà ? Et si vous regardiez son film ?
Si vous êtes fans inconditionnel·les de Queen B, il est inimaginable que vous soyez passé à côté de son film documentaire Homecoming sorti en 2019 sur Netflix. Pour les autres, foncez le découvrir. Il revient sur l'(incroyable) performance de Beyoncé au festival californien Coachella en 2018.