Alors les français, ils écoutent quoi ? On a épluché le (très long) rapport du CNM
Une étude du Centre National de la Musique (CNM) à propos des usages de la musique en France vient de sortir. On a épluché les 87 pages du document, l’occasion de vérifier ce qu’écoutent les français, et surtout comment.
Chaque année, une étude sur les usages de la musique des français est publiée par le CNM. Cette fois, ce sont 4035 personnes de plus de 15 ans, résidant en France, qui ont été sondées sur leur rapport d’écoute. Premièrement, ce qui marque parmi les chiffres recueillis, c’est que 76% des français affirment que la musique occupe une place importante dans leur vie. Les moins de 45 ans pratiquent plus facilement un instrument ou le chant chez que leurs aînés. Les jeunes écoutent également plus : 3h16 d’écoute, contre 2h11 pour la moyenne globale française. 6% de la population, elle, n’écoute jamais de musique.
Les supports d’écoute
La radio représente le support d’écoute le plus utilisé (85%), avec en deuxième position le streaming audio (73%). Les radios généralistes (29% d’auditeurs quotidiens ou presque) et musicales (33% d’auditeurs quotidiens ou presque) conservent un pourcentage respectable d’audience tous les jours. Une habitude beaucoup moins ancrée dans les domaines liés à Internet, avec 29 % d’auditeurs mensuels de webradios ou de podcasts musicaux. Les principales raisons abordées d’écouter de la musique à la radio en direct sont la gratuité, le fait de pouvoir facilement l’écouter en fond sonore, et l’habitude (en particulier pour les plus âgés). En deuxième, on retrouve la télé qui récolte 62%, et on comprend que la gratuité compte.
45% de l’échantillon utilisent un support physique (CD, vinyle, cassette) et 43% utilisent les réseaux sociaux/vidéos courtes comme les “reels” des applications TikTok et celles de Meta (Facebook et Instagram). D’une manière plus générale, 45 % écoutent de la musique au moins une fois par mois, sur au moins un type de support physique. À savoir que le profil des auditeur.trices de musique sur des supports physiques se rapproche de ceux des français.es écoutant de la musique dans leur ensemble. C’est une qualité que l’on doit bien aux amateurs de musique, celle de respecter le physique grâce à un attachement particulier à ce dernier. Celles et ceux qui les achètent sur Internet le font surtout pour avoir un large choix et par commodité. À l’inverse, les adeptes des disquaires mettent en avant l’originalité de l’offre, l’ambiance, le côté humain, les conseils prodigués et la volonté de soutenir les disquaires indépendants, quasiment à parts égales (de 35 à 40% pour chaque raison).
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Ces données se confrontent à la montée de l’utilisation des moyens dématérialisés sur Internet. Cette ascension représente une tendance de niche, mais vouée à grandir en popularité dans le futur grâce à son accessibilité générale. Parmi ces moyens, le podcast musical, encore trop peu abordé. Ce contenu d’écoute se différencie de la radio par sa possibilité d’en profiter à tout moment selon la convenance. Ceux qui n’en écoutent pas déclarent quant à eux ne pas y penser ou ne pas en connaître.
Chez les plus jeunes, la découverte de nouvelle musique se fait surtout par le streaming audio et les réseaux sociaux, pas étonnant quand on connaît l’utilisation des réseaux sociaux chez les 15-24 ans ; les jeux vidéos ne sont d’ailleurs pas à négliger de ce côté là puisqu’ils représentent 19% chez les moins de 25 et 13% chez les 25-34 ans. Outre les bandes son réputées pour avoir certains des derniers tubes, dans des franchises de sport comme FIFA et NBA 2K, il y a les jeux fictionnels parfois érigés au rang de chefs d’œuvre comme The Last of Us, qui proposent leur propre OST. Sans oublier le cas GTA, qui représente à lui seul un vivier de découverte musicale grâce à sa bande son très riche et diversifiée. Malgré une cible très spéciale, car majoritairement masculine et jeune, il s’agit d’un secteur prometteur : les jeux vidéo devenant de plus en plus immersifs, notamment grâce à l’évolution technologique et la réalité virtuelle, ils se démarquent par l’apparition de concerts virtuels assistés par plus de la moitié (58%) de ceux qui écoutent de la musique via ce moyen.
Du côté du live
Bonne nouvelle, les jeunes vont toujours autant en concert : quels que soient les évènements musicaux live, les moins de 35 ans (etdavantage les moins de 25 ans ) sont beaucoup plus consommateurs que leurs aînés : ça baisse à partir de 45 ans. 54 % de l’ensemble des auditeurs sur les plateformes de streaming ont également assisté à un concert au cours des 12 derniers mois et 37 % ont participé à un festival. À propos des genres musicaux les plus écoutés en musique enregistrée et en live, surprise le rap ne domine pas outrageusement. la chanson française arrive en première place sur le podium, suivi de la pop/folk, puis du rock/punk. Mais les genres varient en fonction de l’âge, et parfois même en fonction du sexe : 49% des hommes affirment écouter du rock/punk contre 37% des femmes. Même constat pour les musiques électroniques : 25% des hommes contre 16% des femmes. Rien de nouveau sous le soleil néanmoins, la variété/chanson française reste beaucoup plus écoutée par les seniors, sauf pour les 15-24 ans visiblement. Certains genres arrivent en tête chez les 15-24 également comme le rap et la K-pop par exemple, exclusivement écoutée par cette tranche d’âge. Est ce que cela va changer ? Réponse l’an prochain.