🚀 Qu’Ă©couter après Civilisation d’Orelsan ?
C’Ă©tait l’une des sorties les plus attendues de cette fin d’annĂ©e. Le rappeur Orelsan Ă©tait de retour le 19 novembre dernier avec Civilisation, se permettant de battre le record de l’album de rap le plus vendu en trois jours (94 306 exemplaires) et dĂ©trĂ´nant au passage le duo PNL. Fidèle Ă lui mĂŞme, Orelsan nous avait prĂ©sentĂ© un premier single bien sombre « L’Odeur de l’essence », laissant prĂ©sager que le rappeur âgĂ© de 39 ans n’avait pas perdu de sa vigueur. Qu’on ait aimĂ© ou pas, Civilisation reste une des Ĺ“uvres majeures de l’artiste et cela mĂ©ritait bien que l’on regarde un peu plus loin.Â
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Si vous avez aimé les références aux mangas comme dans « Shonen » : Zuukou Mayzie
Dans la culture japonaise, un shonen dĂ©signe un type de manga qui raconte les aventures d’un enfant ou d’un jeune adulte. C’est exactement de cette façon que ce premier titre a Ă©tĂ© pensĂ©. Ă€ la façon d’un bilan, Orelsan nous embarque dans sa propre histoire : « Être le hĂ©ros d’mon propre Shonen ». Une rĂ©fĂ©rence aux mangas qui nous rappelle Zuukou Mayzie. L’artiste sĂ©nĂ©galais (il n’aime pas se dĂ©finir comme rappeur) est bercĂ© par le japon et l’univers des mangas. Son titre « Haku » (inspirĂ© d’un personnage de Naruto), issu de son album Segunda Temporada, nous y embarque doucement. L’ensemble du projet, enrichi de collaborations diamĂ©tralement opposĂ©es (The Pirouettes, TimothĂ©e Joly, Freeze Corleone…) nous prouve que Zuukou a beaucoup de choses Ă nous dire. CĂ´tĂ© instrus, tout y passe : lo-fi, Ă©lectro, eurodance. Prometteur.
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Si vous prĂ©fĂ©rez les rappeurs qui parlent d’amour avec moins de pudeur : Moussa
Bon, soyons clairs, Civilisation n’est pas l’album le plus frontal d’Orelsan lorsqu’il s’agit de parler d’amour. Alors qu’il nous avait offert l’une des plus belles dĂ©cla’ dans La fĂŞte est finie avec « Paradis », il convainc un peu moins avec « AthĂ©na » (tant au niveau de l’instru qui semble moins travaillĂ©e que les paroles). MĂŞme constat avec « BĂ©bĂ©boa » dans lequel Orelsan se lance dans le rĂ©cit (un peu maladroit ?) sur le supposĂ© alcoolisme de sa femme. Il y en a un qui met les deux pieds dedans, sans pour autant nous Ă©clabousser : Moussa. Avec ses deux singles hyper bien ficelĂ©s – « Surface » et « Cabrioli » – le chanteur nous indiquait dĂ©jĂ qu’il Ă©tait assez Ă l’aise avec le sujet. L’artiste a sorti en juin dernier son premier album, Premier. On continue dans la mĂ©lancolie et la poĂ©sie.
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Si vous voulez ré(écouter) des paroles engagées, qui dépeignent la société : « Le monde de demain » de Suprême NTM
Dans « L’Odeur de l’essence », single qui est venu teaser la sortie de l’album, Orelsan revient Ă ce qui fait son identitĂ© : des paroles acerbes oĂą littĂ©ralement tout le monde en prend pour son grade (on se rappelle du très dur « Suicide social » issu de son second album Le Chant des sirènes). Avec « L’Odeur de l’essence », le rappeur dresse avec habilitĂ© le portrait d’une sociĂ©tĂ© qui court droit Ă sa perte, du système mĂ©diatique Ă nos leaders politiques en passant par l’Ă©ducation. Des paroles qui raisonnent avec celles du duo mythique SuprĂŞme NTM qui dĂ©jĂ , en 1990, nous dĂ©peignait un monde Ă peu près semblable dans « Le monde de demain », qui est en fait celui dont nous parle Orelsan aujourd’hui (Vous suivez ?). Comme s’ils se rĂ©pondaient l’un et l’autre, les deux titres nous rappellent ce qui fait l’essence du rap et qu’on a aujourd’hui tendance Ă oublier : appuyer lĂ oĂą ça fait mal.
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Si vous aimez les prods disco & house comme dans « Dernier Verre » et « Bébéboa » : Michel
Sur ces deux titres, Orelsan s’aventure sur un terrain presque inconnu en apportant des instrus disco et house. Une hybridation musique Ă©lectronique-rap qu’ils sont de plus en plus Ă tenter, avec Laylow en chef de file. Une dynamique aussi enclenchĂ©e par Michel (ou le vrai Michel) qui, depuis la sortie de ses trois albums, s’en ai fait une vraie identitĂ©. L’artiste va sans-cesse puiser dans le hip-house / electro deep venu d’Europe de l’Est et apporte un vent de fraicheur dans un univers globalement dominĂ© par des instrus trap. Si vous avez aimĂ© son album Le vrai Michel 2, vous allez adorer son tout dernier Presque nekete, un peu plus sĂ©rieux que le prĂ©cĂ©dent mais aux instrus tout autant clubs.
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Si vous en avez marre des paroles sombres et qu’on vous parle du monde qui s’Ă©croule : Still. There’s Hope de Victor Solf
Ă€ l’heure oĂą la pandĂ©mie reprend en Europe et que de nouvelles restrictions planent gentiment au dessus de nos tĂŞtes, les mots d’Orelsan, certes tristement rĂ©alistes dans cet album iraient presque jusqu’Ă nous donner le cafard (Ah, on ne l’avait pas dĂ©jĂ ?). Alors on voulait finir sur une note un peu plus joyeuse. Et cet album de Victor Solf, moitiĂ© du duo Her, s’est logiquement imposĂ©. Après avoir perdu son ami Simon Carpentier en 2017, deux ans après avoir fondĂ© le groupe, Victor Solf avait tenu sa promesse en sortant un album, Her, en hommage Ă son acolyte. Puis, après un silence volontaire, le poids du deuil encore rĂ©cent sur les Ă©paules et la pandĂ©mie mondiale, Victor Solf revient avec son premier album solo Still. There’s Hope. L’artiste nous guide Ă la force de son piano et de sa voix dĂ©licate et nous montre que mĂŞme les moments les plus sombres peuvent nous faire devenir plus lumineux que jamais.Â