Alex Smoke – Love Over Will
En France, jamais Alex Smoke n’a été consacré à la hauteur de son talent en quinze ans de carrière. Ses trois premiers albums d’électro-techno craquelante et très écrite font partie des mini-classiques des années 2000, dont on entend encore l’écho dans bien des sorties Warp ou InFiné. On retrouve aujourd’hui l’Écossais pour son premier album entièrement vocal, un essai touchant, mais mal goupillé. Une fois passée la référence fumeuse au gourou occulte Aleister Crowley, Love Over Will se déguste comme un recueil d’électro-pop esseulée et gentiment désaxée. De par sa forme brève et fragmentée, le disque va rarement au bout de ses idées, même si beaucoup font mouche. Le crypto-R&B de “All My Atoms”, et le crooning humide de “Dust” ou “Dire Need” mettent bien en valeur la précision, la moue amère et le charme timide de Smoke. Mais on comprend mal où nous conduit cette belle escalade de cuivres sur le morceau-titre ou l’intérêt de l’électro décorative de certains morceaux. Love Over Will fera néanmoins date pour sa fantastique pochette hermaphrodite signée Finlay Mackay, en décalage total avec l’introversion du disque. (Thomas Corlin)
Love Over Will, sorti le 22 janvier (R&S/Modulor)