Glass Animals : « En festival, c’est un peu comme Pokemon, le but est de captiver le plus de gens »
Les Glass Animals viennent de sortir How To Be a Human Being, un album qui parle de rencontres, d’anecdotes, de nous, d’eux, de notre monde. Une bonne raison, surtout, de rencontrer des gens comme nous : Dave Bayley, le chanteur, ainsi que Joe Seaward, le batteur.
Tsugi vous fait gagner des CDs. Pour tenter de remporter l’un des disques, il vous suffit d’envoyer un mail (en précisant l’objet) à l’adresse suivante : [email protected]
La dernière interview pour Tsugi date de 2013. Une bonne année pour vous, avec la sortie de votre premier album. Qu’est-ce qui s’est passé depuis ?
Dave Bayley : C’était il y a longtemps !
Joe Seaward : On a beaucoup joué entre temps.
Dave Bayley : Oui, pas mal de concerts dans de multiples endroits. On a commencé par des petits bars après la sortie de l’album. On a beaucoup tourné donc on revenait souvent aux mêmes endroits, mais à chaque passage il y avait deux fois plus de monde, jusqu’à ce que, tout d’un coup, ça devienne vraiment impressionnant. On a commencé à développer des jeux de scène avec les décors, les lumières… Surtout, on a beaucoup appris et on se sent prêt à recommencer cette aventure, si possible en mieux.
Quels sont vos endroits préférés ?
Joe Seaward : Il y a des endroits où j’ai adoré être, d’autres où j’ai adoré jouer. La Pologne par exemple. On est aussi allé au Mexique, ce qui est assez excitant. On est aussi passé par l’Australie à quelques reprises. En fait, c’est assez amusant d’être en tournée, on découvre de nouveaux endroits. Je n’avais pas beaucoup voyagé même en Europe avant. Ça nous a aussi permis de rencontrer beaucoup de gens.
Dave Bayley : Et surtout en France, la plupart des gens qu’on adore se trouvent ici.
Et le public français, qu’en penses-vous ?
Joe Seaward : Je ne crois pas que le public dépende d’une ville. On a pu se trouver face à un public très froid à Londres et six mois plus tard devant un auditoire totalement différent. Ça a plus à voir avec l’heure et l’environnement dans lequel tu joues plutôt que la ville. Tout le monde nous a dit que les parisiens étaient très durs, quand on y a donné notre premier concert on était donc un peu stressé alors qu’au final l’accueil a été incroyable. Les gens dansaient si intensément, on ne s’y attendait vraiment pas. C’est aussi arrivé à Londres et New York où l’image des spectateurs est très dure, très sérieuse parce qu’ils sont habitués à avoir beaucoup de musique à disposition, mais pour nous ça s’est toujours bien passé.
Dave Bayley : Parfois, c’était même des dates totalement folles avec des gens qui montaient sur scène alors que tout le monde nous prévenait que ça risquait d’être la date la plus molle de notre tournée…
Ce nouvel album est beaucoup plus mature que le précédent, il semble plus riche. Qu’est-ce qui a changé ?
Joe Seaward : On a cherché à produire un album nourri de ces nouvelles rencontres et découvertes. On a été confrontés à d’autres formes d’expression, de nouvelles façons de raconter des histoires, mais également des sonorités différentes et ça nous a beaucoup influencés sur l’écriture de cet album.
Dave Bayley : Notre façon de travailler a changé, mais on ressent toujours l’univers de Glass Animals.
Joe Seaward : Cet album nous ressemble. On était plus confiants pendant l’enregistrement.
Dave Bayley : Sur le précédent album, on était encore très timides, il est donc assez abstrait et les paroles sont difficiles à comprendre. Le fait d’avoir passé autant de temps à tourner dans des événements parfois gigantesques, à rencontrer des gens et à récolter des anecdotes, nous a fait grandir. Aujourd’hui, nos paroles sont plus honnêtes. On est devenus plus expérimentés et cela se ressent dans nos chansons. Sur ce nouvel album, je savais exactement où je voulais aller. J’ai collecté toutes les histoires entendues ou vécues lors de notre tournée et c’était ce que j’avais envie de partager avec notre public.
Vous avez déjà défendu ce nouvel album sur scène, par exemple à Garorock, qu’est-ce que ça donne ?
Joe Seaward : C’est toujours compliqué d’amener des chansons que le public n’a jamais entendues parce que la réaction n’est jamais semblable. Mais je pense que nos fans ont envie de découvrir de nouvelles sonorités. Après on ne se pose aucune limite, on ne fait jamais le même concert.
Dave Bayley : Quand on joue en fin d’après-midi au soleil, on joue quelque chose d’assez calme, de doux. S’il est tard, les gens auront plutôt envie de danser alors on y va plus vite et plus fort.
Joe Seaward : Il nous arrive de prévoir une set list et de la changer une fois sur scène pour être en symbiose avec l’ambiance du concert. C’est plus intéressant à regarder pour le public quand tout n’est pas cadré, car ça laisse plus de place à l’excentricité.
Dave Bayley : En festival, c’est un peu particulier parce que les gens ne nous connaissent pas forcément du coup. On est moins obligé de réciter notre catalogue connu. On prend ça comme un jeu, un peu comme Pokemon, le but est de captiver le plus de gens, et tu as gagné si la foule est plus imposante à la fin qu’au début de ton concert.