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31 mars 2023

Altin Gün, Zaho de Sagazan, Skopitone Sisko… Les albums de la semaine

par Tsugi

Ouvre bien les oreilles. Cette semaine dans notre sélection de nouveaux albums, avec de la house, du heavy rock, de l’indie-pop ou encore de la folk turque, on en aura pour tous les goûts. Et entre les projets d’Altin Gün, SBRBS, Skopitone Sisko, Zaho de Sagazan, DJ Psychiatre et de Beatrice Melissa, on naviguera entre les genres et les époques pour un tour d’horizon sonore de ce que la musique fait de mieux. 

 

Altin Gün – Aş

Avec Aşk, le sextet hollandais-turc Altin Gün signe une envoûtante invitation pour son rock et folk oriental aux accents d’acid psychédélique. Une hypnotique odyssée entre tradition et renouveau au groove évident et à l’harmonie rêveuse. Pour le groupe qui se nomme « âge d’or » en turc, ce virage vers un temps passé de l’Anatolie constitue une déclaration à sa terre ancestrale. Une pop grondante de cette chaleur méditerranéenne qu’on aime tant. Cette poétique ode aux années 70 à travers des touches de rock et aux quelques pincées d’électronique est poussée à son paroxysme avec « Doktor Civanım« . En fin d’album, Altin Gün s’offre un titre disco, qui clôture un projet qu’on relance directement dans nos oreilles. Et puis la pochette vaut le coup d’œil, tout de même

 

SBRBS – The Devil You Know

Pour son premier album, le duo breton SBRBS -‘Suburbs’ à l’oral- livre une bonne dose d’heavy rock furieux. Dans « The Devil You Know », guitare et basse se confondent derrière les chants puissants de Marie et d’Hadrien, escortés par la batterie sauvage de Franck Richard qui les a rejoints pour la création de l’album et sur leur tournée. S’inspirant du rock anglais et de la musique de Band of Skulls ou Royal Blood, SBRBS montre l’éventail de turbulences massives que le groupe le plus british de Bretagne a toujours à nous offrir. Et entre l’incontrôlable « This Is Gonna Suck », le calme « U U » ou l’agité « In Control« , le moins que l’on puisse dire c’est qu’il nous en donne pas mal.

Zaho de Sagazan – La Symphonie des éclairs

À peine les portes de la scène musicale nationale ouvertes, que la jeune chanteuse y fait une entrée en grandes pompes. Et c’est avec son album La Symphonie des éclairs que Zaho de Sagazan se bouscule dans une autre dimension, tapissée de ses mélodies organiques portées par sa voix grave et ses textes sincères. Accoudée sur des rythmiques définitivement électroniques, notamment sur « Tristesse » ou « Aspiration« , elle s’impose à mi-chemin de ses inspirations Barbara et Brel pour en réinterpréter les codes dans une version moderne et efficace, qui n’est pas près de tomber dans l’oubli.

Skopitone Sisko – Incognita

Dans Incognita, le premier album de Skopitone Sisko, le groupe d’indie-pop libère ses mélodies thérapeutiques. Un remède auditif au temps, aux couches de rock néo-psychédélique. Construits sur une année, les douze titres qui composent ce projet se balancent à travers une saisonnalité future et passée. Et si cette dernière est influencée par l’amour et ses dérivés sentimentaux, l’album s’interroge quant au rapport à l’autre, cet inconnu… qui ne l’est qu’un temps. Parmi les paisibles mélodies d’Incognita, « Terra Incognita » délivre un doux chant en français, alors que sur « Chika« , rythme flottant et esprit néo-vintage se retrouvent avec tendresse. Un cocktail de symphonies minimalistes et vaporeuses.

Emma Grandjean

DJ Psychiatre – Enter The Chill Zone

Psychiatre le jour, DJ la nuit, le producteur rennais DJ Psychiatre s’impose dans la scène house française. Via le label Pont Neuf Records, il présente son nouvel EP  de cinq titres Enter The Chill Zone. Une thérapie. Entre BPM lents, basses et mélodies pleines de groove ainsi que breaks syncopés, on s’imagine bien l’écouter cet été devant un bon coucher de soleil. Le pari du chill est réussi.

Beatrice Melissa – Surprise

L’une vient des clubs de jazz, l’autre de la culture club. Beatrice Melissa, c’est le mélange de deux univers qui s’attirent mais que tout peut sensiblement opposer. Dans leur EP Surprise, leurs deux voix se superposent dans la beauté, notes de piano rencontrent synthétiseurs électriques et les kicks se heurtent à la douceur des mélodies. Et parfois quelques notes justement fausses viennent se glisser après un refrain. Mais c’est ce qui fait leur empreinte, les deux musiciennes trouvent leur harmonie dans la dissonance.

Marion Sammarcelli

 

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