Coup de pouce : Poté
Parfois, on tombe dans nos mails ou totalement par hasard sur un morceau, un artiste ou un clip qui nous colle à notre chaise. Alors on en parle, tout simplement. Ce sont les « coups de pouce » de la rédac’.
« Je veux peindre une image cohérente avec ma musique, mes visuels et mes vidéos, en utilisant une palette de couleurs et d’influences variées ». Des couleurs, il n’en manque pas dans l’univers de Poté, jeune producteur londonien. Des influences non plus. Né à Sainte Lucie, état insulaire des Caraïbes, lui et sa famille émigrent à Londres quand il a 12 ans : de quoi se forger une double culture qui se retrouve aujourd’hui dans son nouvel EP Over The Water sorti en juillet. Le morceau titre, en featuring avec le producteur et chanteur londonien Flaurese, en est un bon exemple : « Over The Water » est tout simplement découpé en deux parties distinctes, d’abord plutôt froide et electronica, puis plus tropicale et riche en percussions. Le tout s’agrémente de longues montées sonores plus proches de ce qu’un Four Tet pourrait servir : le mix parfait.
Autre fil rouge de cet EP, les voix, présentes sur chaque titre. Poté y invite notamment Emma Foster du trio londonien Arctic Lake, sur l’engagé « Fall ». « L’idée c’est que si tu nais gay, noir, handicapé, pauvre, trans, ou même riche dans certains endroits, il y aura des moments douloureux, difficiles voire parfois horribles à dépasser, tout au long de ta vie”, explique-t-il à propos du morceau.
A l’inverse, Poté sait aussi faire une musique simple et dansante, comme « Katz », présentant un univers coloré et amusant, où l’on entend en boucle un « Katz’ too cool too dance » dont l’accent rappelle ses origines caribéennes. Dans son clip très stylisé ainsi que sur la pochette de l’EP s’envole une amazone de Sainte-Lucie. Un curieux perroquet multicolore devenu l’oiseau national de l’île, qui rappelle encore une fois l’importance des voix chez l’artiste. Prochaine étape : défendre son projet en live, à l’occasion d’une tournée avec la chanteuse anglaise JONES. Le début d’un nouveau voyage qu’on souhaite tout aussi chaleureux.