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17 août 2016

En direct du DGTL Festival à Barcelone

par rédaction Tsugi

Barcelone ! Que l’on aime cette ville. Ses tapas, ses plages, son port avec ses énormes paquebots, ses collines, l’ambiance de sa Rambla, ses chefs d’œuvres architecturaux signés Gaudi… Et puis ses festivals électro bien sûr. L’historique Sonar, le plus récent IR BCN et désormais le DGTL. En fait, ce nouveau venu est le petit frère d’un grand raout organisé chaque printemps du côté d’Amsterdam. L’édition catalane se tient, elle, depuis deux ans à la mi-août, en plein rush touristique, sur le site du Parc del Forum, là où se déroule un autre mastodonte : le Primavera Sound. Un lieu qui possède beaucoup d’atouts. Facilement accessible en métro, en bord de mer et possédant un décor pas pour nous déplaire : un gigantesque panneau solaire sous lequel prenait place un dancefloor, un vaste hangar qui accueillait lui aussi une scène. L’alliance d’éléments immuables – la Méditerranée – et de constructions de métal et de béton inscrites dans une temporalité. Un truc très techno en somme. La configuration adoptée par le DGTL autorisait une fête de taille moyenne. Du monde mais sans cette impression souvent désagréable d’être dans un festival pachydermique et anonyme. Au total près de 30 000 personnes se sont déplacées sur les deux jours de l’événement. On appréciait aussi le fait que sur deux scènes, celle purement techno et l’autre purement house, les artistes n’avaient pas été placés trop en hauteur, permettant une belle proximité avec le public.

Quand KiNK redore le blason du live électronique 

KiNK au DGTL. Crédit : Nicolas Bresson

Les horaires du DGTL étaient eux aussi atypiques. Ni vraiment une fête diurne, les festivités débutant à 15 heures, ni une bacchanale nocturne, les hostilités s’achevant à 3 heures du matin. Un truc entre les deux. A moins que ce ne soit dû à la fameuse heure espagnole. La plupart des prestations live avaient été placées, on ne sait trop pourquoi, le vendredi. Ainsi à notre arrivée nous sommes tout de suite happés par le live techno et modulaire du vétéran britannique Surgeon. Le nouvel ami de Lady Gaga a certes rasé sa barbe mais n’a rien changé à la radicalité de sa musique. Puissant ! Pas trop pressés d’aller voir des DJ’s on poursuit sur notre lancée avec la performance de KiNK. Le bulgare s’amuse comme un gamin avec ses joujoux électroniques. Une petite impro au clavier par ci, un scratch aux platines samplé en direct par là. Et vas-y que je te sors un boitier wireless qui fait un bruit bizarre quand je le déplace verticalement. En voilà un qui ne se contente pas d’appuyer sur play et de faire tourner vaguement deux potards pour faire semblant de modifier quelque chose. Un vrai live, ludique, plein d’énergie et un KiNK visiblement ravi de partager cela avec son public. On ne peut pas en dire autant de Dixon, visiblement pas en super forme et délivrant un set correct mais sans plus. La fin de notre première soirée au DGTL nous verra passer de la house/techno légèrement dark de Maceo Plex qui s’avère être l’un des meilleurs DJ actuellement sur le circuit, à un Ben UFO d’humeur très funky. Serait-ce dû au soleil de Barcelone ?

Leçon d’hypnose collective par Âme et Rødhåd 

Rødhåd et Kristian Beyer de Âme au DGTL. Crédit : Nicolas Bresson

Alors que la chaleur écrasante a rameuté la foule des grands jours sur la plage, la raideur du set techno de Paula Temple crée un contraste saisissant. En quelques instants nous voilà passés d’une ambiance de touristes en tongs et serviette à celle d’une usine du nord, peut-être même à un haut fourneau. La DJ allemande assène un son industriel marqué du sceau des 90’s. Une belle entrée en matière pour ce samedi qui, on vous rassure, sera aussi ponctué par des musiques plus douces. Alors que Robert Hood reprend avec sa techno métronomique on file voir John Talabot. Le local de l’étape nous fait une forte impression avec sa house mentale, froide et percutante à la fois. Mais le clou du spectacle est à venir avec la paire allemande constituée par Rødhåd et Kristian Beyer de Âme. Venus d’univers musicaux sensiblement différents, on ne peut pas dire que les deux se cherchent pour autant. Ils se sont déjà trouvés. A mi-chemin entre la techno polaire et rigoriste de l’un et la house aventureuse et mélodique de l’autre, ils ont délivrés un set groovy, percutant et surtout hypnotique, s’amusant à jouer avec notre perception temporelle. En manque de musique plus black, on passe voir l’excellent Jeremy Underground, que l’on retrouve en plein exercice house/garage/disco devant un public conquis et souriant. Un peu de douceur et d’amour dans ce monde de brutes. On ne dit pas cela pour Marcel Dettmann et Ben Klock qui jouaient l’un à la suite de l’autre sur la scène techno « puriste ». Nous achevions ce DGTL avec Nina Kraviz, il fallait d’ailleurs voir le monde qui s’agglutinait backstage. Toujours prompte à ressortir des classiques techno 90’s elle nous gratifiait même cette fois de deux morceaux du label belge Bonzaï Records. A la limite du bon goût et pourtant très efficace.

Notre report vidéo avec – attention – un drapeau breton à l’intérieur :

Meilleur moment : Se dire qu’on va rester un quart d’heure pour faire des images du set de Âme B2B Rødhåd. Etre toujours là à danser 90 minutes plus tard.

Pire moment : Atteindre la scène sans le pass adéquat le lendemain lors du « Brunch In The Park » avec Laurent Garnier pour faire quelques photos. Se faire jeter direct par un organisateur bien remonté – qui est aussi celui de DGTL.

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