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© Marion Berrin
24 février 2023

đŸŽ™ïž On a causĂ© de son EP, de jeux vidĂ©o et de design avec Varnish La Piscine

par Emma Grandjean

Alors qu’on regardait tous le dernier Ă©pisode de Ce lac a du succĂšs, le moyen-mĂ©trage de Varnish La Piscine, le mĂ©lomane suisse a dĂ©voilĂ© le single « NUBIAN FARLOW », et a annoncĂ© la sortie d’un nouvel EP le 24 mars prochain. On a pu lui en parler, entre deux questions autour du « prog’ rock », de la construction de meubles et de Gran Turismo. 

Et voilĂ , on sait enfin ce qui se passe dans le quatriĂšme et dernier Ă©pisode de la sĂ©rie de Varnish La Piscine. Si on ne vous dĂ©voile pas la fin du film, on peut vous annoncer quelque chose d’autre : le nouveau projet du genevois. L’artiste multi-talenteux sortira son EP THIS LAKE IS SUCCESSFUL, le 24 mars prochain. Pour les plus cinĂ©philes, comme toujours, vous avez sans doute dĂ©jĂ  eu des extraits sonores grĂące Ă  la bande-originale de Ce lac a du succĂšs. On a interviewĂ© Varnish La Piscine sur ce nouvel EP, sur son nom ou encore sur les Neptunes (le duo formĂ© par Chad Hugo et Pharrell Williams). Rencontre.

 

Pourquoi ‘Varnish La Piscine’ ? Ça vient d’oĂč ce nom ? 

Varnish La piscine, c’est un scĂ©nario que j’ai en tĂȘte. En fait, c’est juste une dame qui se met du vernis devant une piscine. Personne ne peut pas imaginer cette scĂšne. AprĂšs, on va dire « ouais, c’est un peu Miami annĂ©es 80 ». Mais non, c’est vraiment la scĂšne typique avec la femme au tĂ©lĂ©phone
 c’est ça, Varnish La Piscine.

 

On va parler de l’EP que tu viens d’annoncer. Qu’est ce que tu n’as pas osĂ© faire dans ton dernier album METRONOME POLE DANCE TWIST AMAZONE, et que tu as testĂ© ici, en te disant que c’Ă©tait le moment ?

J’ai toujours Ă©tĂ© curieux, j’ai toujours cherchĂ© des trucs. C’est juste la continuitĂ©, d’aller dans d’autres dĂ©lires. Mais je suis toujours « allĂ© dans d’autres dĂ©lires » donc au bout d’un moment, tu continues.

 

RĂ©cemment, Tylor the Creator a repostĂ© le premier single de ton projet « RING ISLAND ». Dans ce morceau, j’ai trouvĂ© un petit cĂŽtĂ© funk retro qui m’a fait penser Ă  Bobby Brown et son morceau « Every Little Step« .

Pour « RING ISLAND », je me suis inspirĂ© des jeux vidĂ©o. Ce truc un peu jazz, acid jazz, funk, bossa nova, comme dans Gran Turismo… des jeux de voiture comme ça oĂč ils accordent beaucoup de place Ă  la musique. « RING ISLAND« , c’est le morceau que j’aurais voulu avoir dans un jeu vidĂ©o.

Pour ce nouvel EP, tu as pioché tes inspirations dans quelle époque ?

Je suis quelqu’un de trĂšs, trĂšs, trĂšs nostalgique… donc beaucoup du passĂ©. J’ai eu beaucoup d’influences dĂ©but 2000, que ce soit rap, funk, jazz… Beaucoup de rock aussi : du rock des annĂ©es septante, du prog’ rock. C’est un mĂ©lange de plein de trucs, du jazz rock, fusion jazz
 En fait, c’est vraiment comme d’habitude : je vais chercher partout. C’est un projet trĂšs Ă©clectique qui arrive.

 

Tu considÚres THIS LAKE IS SUCCESSFUL comme ton projet préféré ?

Projet prĂ©fĂ©rĂ© ? Oui et non. Oui, parce que c’est le dernier et puis ce sont les derniĂšres inspi’ que j’avais en tĂȘte. Et non, parce que je sais que je vais faire une musique que, demain, je n’aimerai peut-ĂȘtre plus.

 

En plus d’ĂȘtre chanteur, rappeur et producteur, tu es aussi acteur et rĂ©alisateur, quelle autre casquette tu aimerais avoir ?

J’aimerais bien faire des meubles.

 

Les designer ou les construire toi-mĂȘme ? 

Les deux. J’aimerais bien ĂȘtre dedans. Je kiffe.

 

Tu peux nous parler de tes inspirations ? 

J’aime beaucoup IKEA. AprĂšs, je ne connais pas bien, mais j’aime bien ces espĂšces de canapĂ©s ou de fauteuils oĂč tu peux poser les pieds dessus. Il y a souvent des fauteuils comme ça qui sont faits d’une maniĂšre trĂšs design. J’aime bien la marque Vitra et les lampes de Noguchi aussi, des lampes japonaises. J’aime trop les meubles… Et les immeubles aussi. J’ai un goĂ»t pour les bĂątiments. C’est quelque chose que j’aime beaucoup, tout ce qui est architecture.

 

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On va parler de rĂ©alisation. Tu imagines et crĂ©es des films, des moyen-mĂ©trages qui accompagnent tes diffĂ©rents projets. Pour Les contes du Cockatoo, le fil rouge c’était ‘des personnes ordinaires Ă  qui il arrive des choses extraordinaires’. Tu as repris ce fil rouge dans les diffĂ©rents Ă©pisodes de Ce lac a du succĂšs. Qu’est ce que tu essayes de montrer Ă  travers ce concept ?

J’aime beaucoup les histoires et je veux en raconter. En fait, Les contes du Cockatoo regroupent toutes ces histoires : Ce lac a du succĂšs, Le regard qui tue… Le tout premier projet que j’avais fait, Escape, en fait Ă©galement partie. Ce sont vraiment que des contes. Je veux juste raconter des histoires.

 

Comment t’es venue l’idĂ©e de ces poissons aux pouvoirs surnaturels ?

J’en ai 7 000, des histoires. En vrai, c’est venu comme ça. Tu regardes plein de trucs Ă  la tĂ©lĂ©, tu regardes des films, tu parles avec des gens. Je pense que ça va plus loin que juste « Ah ! J’ai une idĂ©e ». C’est vraiment « Si ça c’était comme ça et si ça, ça se fait comme ça »… Je pourrais pas vraiment dire Ă  quel moment j’ai eu cette idĂ©e, ce sont des cheminements.

 

Sur la scĂšne francophone, tu t’es crĂ©Ă© ta propre case, ton propre style. Mais si tu devais dĂ©crire ta musique Ă  travers plusieurs artistes, tu dirais que c’est un mĂ©lange desquels ?

Trop bien, merci ! Je dirais Stereolab, Jamiroquai, Heartshine -un groupe de prog’ rock-, Pharrel, Tyler, et Les Baxter : il a fait de l’exotica. Il n’a jamais fait de bande-originale, mais c’est un compositeur de musique de films.

 

On va remonter dans le temps jusqu’à ton enfance. C’est en Ă©coutant The Neptunes que t’as dĂ©cidĂ© de faire de la musique ? Qu’est-ce qui t’a autant marquĂ© chez eux Ă  l’époque ? 

Il y a un truc dans les accords de cordes, je ne sais pas comment l’expliquer : c’est un ressenti que j’ai eu, qui Ă©tait plus fort, surnaturel. J’avais quoi dix, onze ans ? Mais oui, c’est quelque chose qui m’a beaucoup marquĂ©. Et c’est comme ça que j’ai commencĂ© Ă  faire de la musique.

 

D’ailleurs, on t’a rĂ©cemment aperçu avec Pharrell Williams en studio, tu peux nous en dire plus sur cette rencontre ? 

En fait, ça s’est bien passĂ©, mais c’est encore un peu personnel. C’est toute une vie. Pharrell c’est ma figure masculine, avec Tyler (The Creator ndlr) aussi. Ce sont mes deux figures masculines. Alors c’est encore intime pour moi. Je ne suis pas encore assez ouvert pour en parler « c’était comme ça, c’était comme ça  »

 

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