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9 février 2023

Interview : « Un yin et un yang », la parfaite synergie du duo Quasi Qui

par Emma Grandjean

On a découvert les frères et sœurs de Quasi Qui avec Downloading A New Operating System, leur premier album sorti en novembre dernier sur le label parisien microqlima. Le duo nous y dévoilait son exploration dimensionnelle parmi ses mélodies pop, magnétiques et cosmiques. Rencontre avec Zadi et Yehan. 

À moins d’une semaine de leur premier headline show à La Boule Noire, Zadi la sœur, et Yehan le frère, se sont racontés à travers leur musique et leur harmonie fraternelle. Le duo nous a accordé quelques instants au milieu de leurs répétions, pour leur récent passage dans la chambre noire de Radio Nova où il nous a parlé de destinée parisienne, de fusion créative et de Michael Jackson.

 

Pourquoi vous appelez-vous Quasi Qui ?

Yehan : Le nom vient des thèmes de l’album. Downloading A New Operating System parle du passé, du présent et du futur et passe par les rêves et par le temps réel. Entre ces dimensions, « Quasi » c’est comme avoir un pied dans un monde et le second dans l’autre. Le groupe représente cette sorte d’espace intermédiaire, avec l’option de voyager confortablement entre les deux et d’explorer différentes routes.

 

En parlant de temps, dans le clip de « City Mashups » qui vient de sortir, vous nous emmenez dans le passé, au début des nineties. Qu’avez-vous essayé de nous montrer dans cette vidéo ? 

Yehan : L’idée de la vidéo est d’être une sorte de série TV qui n’existe pas. Construire un décor à partir de rien c’était vraiment amusant, et un bon moyen d’ajouter des choix stylisés que nous voulions explorer.

Zadi : C’est une fusion de toutes sortes de sentiments et de visuels. C’est bizarre, drôle et juste aléatoire. Il faut le voir.

 

Zadi, avant de rejoindre ton frère dans Quasi Qui, tu faisais de la musique pour toi-même, pas professionnellement, contrairement à ton frère qui était déjà dans le métier. Comment Yehan t’a-t-il amenée dans le monde de la musique « professionnelle » ?

Zadi : On a toujours collaboré ensemble, sans que ça soit fait professionnellement, mais ça a toujours été le cas. Pour m’amuser, je l’assistais dans ses projets solos, parfois en chantant. Et puis quand on est arrivé au point où ça pouvait être fait professionnellement, tout s’est fait naturellement. J’ai tellement appris de Yehan, et j’en apprends encore beaucoup chaque jour, parce qu’il a tellement plus d’expérience. Il a huit ans de plus que moi et il a traversé tellement de choses dans l’industrie de la musique ! Alors j’en profite.

 

Yehan, qu’est-ce que Zadi apporte à Quasi Qui que tu n’as pas ?

Yehan : C’est exactement ce que j’ai découvert quand nous avons commencé à travailler ensemble : toutes les choses que je ne peux pas faire moi-même. C’est comme un chaînon manquant, un yin et un yang : exactement ce qu’est le groupe vocalement. Je pense qu’au fur et à mesure qu’on se développe, on vit la dynamique tous les deux, on s’amuse davantage sur scène et on devient plus légers, plus enjoués. Parfois c’est évidemment plus stimulant, plus challenging, mais nous apprenons l’un de l’autre et avec les erreurs que nous faisons.

Zadi : Tout se résume à un équilibre. C’est ce qu’on s’apporte mutuellement.

 

Quelle est votre chanson préférée de Downloading A New Operating System

Yehan : Pour moi, ça change tout le temps. Des fois tu te dis « je résonne vraiment pour celle-là en ce moment ». Mais maintenant que l’album entier est sorti, en live j’apprécie beaucoup « Final Descent ». C’est certainement le morceau que les gens écoutent le moins, parce qu’il est à la fin de l’album. Mais pour ceux qui écoutent la totalité de l’album, ils vont arriver à la fin et vont probablement l’expérimenter. Ce titre est cool à jouer, comme un beau point culminant.

Zadi : Je suis d’accord. « Final Descent » est probablement l’un de mes morceaux préférés, parce que c’est comme si ça finalisait le tout. Et à chaque fois qu’on le joue, c’est comme l’achèvement, la satisfaction de tout l’album. Comme si je l’incarnais et le ressentais. C’est juste irréel. 

 

Qu’est-ce qui vous inspire dans votre vie quotidienne, pour créer votre musique ?

Yehan : Nous ne faisons pas de la musique tout le temps. Donc plus on a de pauses pour faire quelque chose, plus l’énergie et l’excitation jaillissent dès qu’on s’y remet. C’est l’accumulation de tout ce qui se passe dans notre vie. Et surtout le fait que nous avons traversé beaucoup de choses difficiles personnellement, ou au sein du groupe. Ces émotions devront faire leur chemin dans la musique d’une manière ou d’une autre. Comme n’importe quoi dans la créativité…. C’est si spécial, non ? Je trouve ça important de documenter ces choses, de les laisser vivre dans une œuvre d’art ou même dans un journal intime, c’est là que vont les émotions et l’énergie.

Zadi : Nous devons encore découvrir tout ce que Yehan et moi pouvons faire fusionner ensemble, dans la production et l’écriture. Nous avons créé 18 autres morceaux l’été dernier. On a passé un mois en Normandie à créer et à voir ce qui allait sortir. C’était tellement beau de voir à quel point c’était différent du premier album; et à quel point nous avons plus d’énergies à fusionner pour créer quelque chose de complètement différent. Nous avons tant à exprimer et à transmettre. J’ai hâte de créer plus.

 

Qu’est-ce que ça vous apporte, de travailler en famille ?

Zadi : Il y a beaucoup de hauts et de bas, tellement d’avantages et d’inconvénients. Mais c’est juste que nous découvrons tellement de choses l’un sur l’autre. 

Yehan : Il est assez difficile de diviser le travail et la famille. Le défi que nous avons est d’équilibrer beaucoup de choses différentes. Parfois, c’est très compliqué de séparer la façon dont vous communiquez personnellement, de la façon dont vous communiquez professionnellement. C’est un apprentissage constant pour nous deux.

Zadi : C’est séparer deux parties d’elles-mêmes, ce qui est impossible. Mais nous essayons.

 

Pourquoi avez-vous choisi de vivre à Paris plutôt qu’ailleurs ?

Yehan : Paris était une sorte d’heureuse… Pas une erreur, mais une sorte de fatalité. Il n’a jamais été question de faire de la musique ici. Mais c’était le destin, nous avons rencontré des gens ici. C’est quelque chose qui est très important pour nous : les gens avec qui nous travaillons sont comme une vraie famille. Ceux que l’on connaît ici sont les meilleures personnes qu’on ait jamais croisées. Et je pense que je ne pourrais pas l’imaginer autrement. C’est vraiment une bénédiction.

 

Si vous deviez écouter un seul album le reste de votre vie, lequel choisiriez-vous ?

Yehan : Oh mon Dieu. Je ne sais pas.

Zadi : Je déteste cette question. (rires)

Yehan : Peut-être un album de musique classique, juste pour ne pas être trop ennuyé par les chansons. Je pense que si tu veux écouter les mêmes morceaux encore et encore, tu vas finir par vraiment ne plus les aimer du tout. La musique classique a un effet différent sur le cerveau, le corps et l’esprit. Donc peut-être une grande compilation de Mozart.

Zadi : C’est vraiment difficile de décider, mais je vais choisir Michael Jackson et son album Off The Wall.

 

Votre concert à La Boule Noire le 14 février prochain sera le premier où vous êtes en tête d’affiche, sans être la première partie de quelqu’un, vous êtes dans quel mood ?

Yehan : Nous sommes juste extrêmement excités et prêts à nous éclater. On a hâte de voir tout le monde.

 

Si vous voulez assister au concert de Quasi Qui à la Boule Noire, la billetterie c’est par là.

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