‘New Era’ de Black Lilys, l’un des albums les plus pertinents de cette fin d’année
Le duo Black Lilys délivre New Era, deuxième album où frère et soeur étalent leur pop unique, viscérale et solaire. Un disque né entre les montagnes, écrit en Ecosse, enregistré dans les Alpes françaises puis mixé en Norvège. Il en résulte dix titres pleins d’espoirs. Comme l’éclat d’une lumière rassurante dans la morosité d’octobre.
Ce n’est pas la première fois qu’on parle de Black Lilys chez Tsugi. Avant l’été, ils avaient discuté avec nous, entre une première partie au Royal Albert Hall et l’autre à Pleyel. On avait longtemps parlé de leur deuxième album qui s’apprêtait à sortir, 4 ans après le premier intitulé Boxes. C’est maintenant chose faite : la New Era est lancée.
« On avait besoin de partir, de se retrouver avec la nature pour s’inspirer, comme souvent. Et besoin de lâcher dans un endroit où t’as un peu de silence… »
Construit entre l’Écosse, les Alpes françaises, la Norvège (le disque est mixé par Odd Martin, connu pour ses collab’ avec Aurora ou Sigrid) et leurs chambres, cet album est pour Black Lilys l’occasion de confirmer. Confirmer que leur pop, insaisissable entre puissance et vulnérabilité, peut encore gagner en épaisseur. Pari tenu : à l’écoute de New Era on a le sentiment que Black Lilys grandit encore, solidifiant ses fondations tout en se laissant porter au gré de ses passions/envies.
On est volontiers guidés par les guitares solides de Robin et la voix écorchée de Camille, tout au long du voyage que fut l’écoute de cet album. On y retrouve tout ce qui fait le sel de Black Lilys : l’énergie guerrière (« Invisible Strings« ), les harmonies vocales envoûtantes (« Yaläkta », « New Era »), la tendresse parfois mêlée de force animale (« Féroce »), des mélodies intelligentes et des rythmiques dévastatrices (« Sleepwalking in the rift », « New Era ») jusqu’à la paix réconfortante du bijou final, « Party ». Jusqu’à oser reprendre, au piano et à la voix, le « Gymnopédie » d’Erik Satie -avec brio, n’hésitons pas à l’écrire.
« Ce qui est amusant -et on ne l’a pas réalisé au départ- c’est que le titre New Era reflète le chemin qu’il nous a fallu parcourir pour produire cet album. Là où Boxes révélait avec douceur nos failles, New Era laisse passer la lumière »
Tout en poésie, le duo tisse à nouveau des liens avec la nature, incorpore des sons organiques, ramène des instruments atypiques (taïkos et tambours ancestraux) et parle notamment de luttes personnelles. Comme le fait d’être hypersensible, dans « Party », ou comment survivre à une relation toxique dans « Störm », dans un monde secoué par ses propres combats. On sent dans New Era une force et une aspiration nouvelle, pour se rappeler que là où le désespoir croit, l’espoir grandit aussi. Cet album réconforte autant qu’il nous prépare pour la bataille. Bref, c’est -sans doute permis- l’un des meilleurs albums de l’automne.
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