Agar Agar prépare son retour en jouant dans des tiers-lieux : on a voulu voir ça !
Avec ses concerts dans des lieux alternatifs, Agar Agar signe un retour fracassant. Un album en préparation, un jeu vidéo et une nouvelle identité visuelle plus tard, ils ont su mettre le feu au Wonder.
Pour annoncer son retour, Agar Agar organise une poignée de concerts dans des tiers-lieux, « dans des lieux alternatifs« . On parle du groupe qui remplissait l’Olympia de Paris il y a deux ans et demie à l’occasion de The Dog and the Future. Mais le Wonder à Clichy leur va si bien. Des pintes peu chères, un menu végé « expérimental » selon les mots du chef et un brouhaha général qui traduit une ambiance conviviale. Tout le monde semble se connaître, Clara la chanteuse du groupe se balade dans la salle et tape la bise à la moitié des personnes présentes. Lorsque Gabriel Marguerie s’installe sur scène, un nuage de fumée de cigarettes occupe la salle. Une petite troupe de personnes se met sur le devant de la scène et commence a bouger la tête sur le set tout doux de l’artiste. Le reste du public est occupé à tester le jeu vidéo qui accompagne le prochain album d’Agar Agar : Player non player.
Créé par Jonathan Coryn, c’est un « jeu en monde ouvert où vous rencontrerez quatre personnages énigmatiques, vivant ensemble dans une villa. Vous pourrez les apprivoiser et comprendre progressivement leurs désirs. Votre objectif principal sera de les aider à réaliser leurs rêves, ce qui débloquera des clips interactifs tirés de la musique de notre prochain album. » Un monde poétique et onirique où vous pourrez entendre des personnages vous demander « Emmène-moi voir la mer » avec la même candeur que le Petit Prince qui voulait un dessin de mouton.
Place aux hostilités : aux alentours de 21h, des accords de clavier résonnent dans la petite salle. La voix de Clara les accompagne avec douceur « la-la,la-la,la,la-la-la-la« . On pourrait presque croire à une berceuse. Mais l’invasion des machines vient troubler cette impression. La rythmique s’accélère, s’intensifie, Agar Agar commence son concert avec le survolté « Trouble« . Il raconte l’enfermement dans des frontières finies, le besoin de s’en échapper et la lassitude qui nous gagne lorsque la fuite est impossible. Mmmh, hello confinement et mental breakdowns. Mais quel pied-de-nez au Covid, de pouvoir se déhancher sur ce titre dans une foule avide de sensations.
Lorsque la musique s’arrête, Clara balbutie « Je suis trop nulle en discours, je sais pas quoi dire à part merci ». Un « On s’en fout, on veut vos sons! » fuse dans la salle. Le public est avare de découvertes. Agar Agar l’a bien compris, il oscille entre anciens tubes et dévoilement de nouveaux morceaux. La voix ténébreuse résonne « I keep wandering at night, I keep looking at the light, The only time is I’m a fucking blind ». C’est définitivement l’un des groupes à qui l’anglais va la mieux. Au fil des morceaux, la chanteuse prend ses aises, sautille, danse : c’est ça de retrouver la scène. On sait la difficulté de conquérir un public sur des morceaux qu’il ne connaît pas. Mais ça ne pose pas de problème à Agar Agar. Les synthés sont au rendez-vous, les acclamations de la foule aussi. On a hâte de les retrouver début 2023, pour la sortie de leur nouvel album qui s’annonce épicé.
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