Une nuit avec… Trunkline pour leur tout premier live à Astropolis
Avant de choisir cette nuit bretonne, Yann Lean et Madben, les deux artificiers techno derrière Trunkline, se sont interrogés. Que raconter? L’after au Glazart du mois d’avril, une scène en festival, un DJ-set ou un live en club d’avant le Covid ? Ils ont finalement opté pour leur tout premier live dans la Cour d’Astropolis en 2016, le soir où leur formule en duo a réellement pris forme.
Cet article est à lire ou à relire dans le Tsugi 151 : Festival mon amour
13h30: Nous quittons le mythique hôtel Vauban de Brest où nous avons dormi. Un bénévole d’Astropolis nous conduit vers le site situé au manoir de Keroual. Nous sommes attendus pour faire les balances de notre live. C’est notre toute première date en live, on appréhende un peu!
14h30: Ce soir nous jouerons à la Cour, une des scènes d’Astropolis, et nous avons le plaisir de découvrir sa décoration en plein jour. Elle change chaque année et nous surprend à chaque fois. Notre live est programmé à 5h30, une heure emblématique car c’est celle du lever du soleil. Nous aurons le plaisir de l’observer derrière nos machines. Nous avons déjà expérimenté ce moment magique sur le dancefloor, cette fois-ci nous serons
de l’autre côté du décor.
15h: Des dizaines de mètres de câbles s’accumulent derrière notre console Midas 320. C’est bon signe, ça avance ! Nous ne sommes pas loin parfois de regretter de ne pas jouer notre live sur un laptop, surtout lorsqu’il faut soulever nos pelicases, aussi lourdes que nous.
15h30: Le premier kick retentit, tout semble fonctionner, nous nous amusons un peu derrière nos machines pour vérifier que l’ensemble de notre set-up est opérationnel et que nous ne nous sommes pas plantés dans la préparation de notre live. Notre travail va se concrétiser sur cette scène et c’est un sentiment jouissif qui nous envahit !
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17 h: Retour au Vauban, nous avons besoin de nous poser un peu. Il faut dire que nous sommes arrivés à Brest depuis deux jours et que nous en avons profité pour voir des potes bretons. Les séquelles commencent à se faire ressentir!
19h30: Direction la crêperie du bois de Keroual avec une bonne partie de l’équipe d’Astro. Dîner ici c’est presque un rituel sacré, et nous connaissons tout le monde ou presque sur les grandes tablées de la terrasse. Les habitués savent de quoi nous parlons !
21h30: Les crêpes sont déjà digérées, l’apéro post- dînatoire fait le job et on peut dire que nous sommes vraiment bien à Astropolis.
1 h: Nous nous faisons plaisir à écouter certains artistes comme Maxime Dangles qui retourne la Cour avec un live modulaire de haute voltige. Nous apercevons Helena Hauff qui prépare ses disques pour reprendre après lui… le(s) verre(s) à la main, nous nous baladons sur le site ! Notre excitation commence à décupler.
4h30: Emmanuel Top a pris le contrôle de la Cour, il joue quelques-uns de ses gros classiques ! Nous commençons à nous dire qu’il serait temps d’allumer nos machines pour qu’elles s’accordent (vive les synthés analogiques !). Les festivaliers se jettent littéralement dans les premières grosses flaques de boue qui jonchent les côtés des scènes. Pour le public d’Astro, la pluie n’est pas un problème et c’est beau à voir !
5h30: C’est parti… Nous appuyons sur le bouton play d’une de nos deux drum machines, celle qui synchronise l’ensemble de notre live, soit environ trois mètres linéaires de synthés, boîtes à effets, console et autres joyeusetés qui trônent sur notre praticable ! Le public est bouillant, nous aussi, l’intro du live est lancée…
6h: Nous sommes déjà à la moitié de notre prestation, et nous avons pourtant l’impression d’avoir commencé il y a cinq minutes. Nous improvisons et ça sonne de fou sur le système son de la Cour, comme en témoigne le public. Une fois le live terminé, nous décidons d’ailleurs de sauvegarder nos presets. Et c’est ainsi qu’est né notre titre « Rave Jam ».
6h15: Pendant nos répétitions, Yann, en voyant Maxime Dangles arriver au loin vers nous, avait pris le micro et lâché « c’est qui le patron ? » à travers les enceintes. Il ressort ce sample en pleine soirée dans une nouvelle phase d’improvisation… et nous voyons Maxime danser au premier rang, mort de rire. Nous aussi !
6h30: Nous terminons notre live sur un morceau breaké, électro à souhait, les dernières nappes retentissent et feu Andrew Weatherall commence à s’installer. Nous nous checkons à distance, il est temps pour nous de clôturer cette heure mémorable ! Le jour est levé maintenant et il tombe un crachin qui nous accompagnera jusqu’à la sortie du festival, quelques heures plus tard.
7h: Nous débranchons tout, et rangeons nos pelicases dans les backstages pour profiter des derniers moments de cette édition. Malgré la fatigue, nous voulons vivre cela jusqu’au bout !
9h: Retour au Vauban, il est temps de mettre le panneau « ne pas déranger » sur la porte ! Bonne nuit !
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