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8 juillet 2022

Après l’écoute du dernier album de Viagra Boys, qu’est-ce qu’on fait ?

par Guillaume Monnier

Vous avez adoré le dernier album des Viagra Boys, génial ! Vous faites quoi ensuite ? Voici quelques idées, des albums, un podcast et une actualité chaude.

On vous en parlait déjà dans le dernier numéro de notre magazine au détour d’une chronique de disque, ça y est Cave World est disponible à l’écoute depuis aujourd’hui, minuit. Dans ce projet, le sulfureux groupe post-punk suédois a choisi de narrer la bêtise de l’Homme, de l’époque où il vivait dans des cavernes à aujourd’hui, et ce, dans une joyeuse ambiance bordélique, où les lignes de basses frénétiques et la batterie aussi bourrins que précis sont reines. Ajoutez à cette musique punk-anarchiste, la voix criarde de Sebastian Murphy énumérant avec ironie et recul certaines théories du complot avec toujours en toile de fond la stupidité de l’Homme. Et voici la recette de ce superbe nouvel album de Viagra Boys, aussi drôle que transcendant que nécessaire.

À l’heure du streaming où l’écoute de musiques s’apparente plus à une consommation gloutonne et frénétique, quelques écoutes de Cave World et votre cerveau, déjà submergé d’informations en tout genre, vous poussera à s’atteler à une autre activité dans une logique productiviste. Même si c’est contraire au message porté par Viagra Boys, on va vous aider à assouvir votre soif de consommer. Alors que faire après avoir écouter Cave World ? Suivez le guide.

Le système se meurt ? Vous avez comme un besoin de revendiquer ? On vous conseille l’album de Yard Act, The Overload.

On remonte légèrement le temps, de quelques mois – en janvier précisément – ,  au Royaume-Uni – bloody rosbifs ! –  et on se replonge dans le premier album de Yard Act, The Overload. Quand Viagra Boys, dressent une satire de l’humanité, les Leodisiens (de Leeds), eux écrivent un pamphlet anti-capitaliste, que même Marx n’aurait pu écrire. Ils y dénoncent le profit (évidemment), le mode de vie bourgeois, l’exploitation de la main d’oeuvre par les plus riches, ou encore le regard condescendant des plus âgé·es sur la génération Z. Tout cela en faisant danser les foules sur des mélodies post-punk aux basses groovy, aux influences parfois disco et indie rock. Ajouter du groove à du punk, où du moins de l’énergie de dancefloor, c’est aussi le leitmotiv de Viagra Boys. PS : on vous conseille également d’écouter l’hymne de football de Leeds, car le folklore ne va jamais assez loin.

Vous souhaitez continuer à vibrer au son des batteries lancées à vive allure dans votre salon ? Que diriez-vous d’un tour du côté de la discographie d’Amyl and The Sniffers, plus particulièrement du côté de Comfort To Me. 

Vous n’êtes pas prêt de redescendre ? L’humain est stupide, profondément stupide ! Criez-le au son des impétueux morceaux du dernier superbe projet d’Amyl and The Sniffers. La voix d’Amy Taylor vous transportera bien aidée par les mélodies électrifiantes de guitare et de basse comme sur « Hertz », « Maggot », « Choices », « Guided by Angels »… en gros -presque- tous les morceaux de cet album intitulé Comfort to Me. Cependant si on devait en faire une critique, il présente une limite : son côté un peu trop répétitif entre les morceaux et dans la voix d’Amy. Peut-être un des mauvais penchants de ce côté brut de décoffrage qu’on adore…

Que manger juste après ?

Vous vous êtes pris « Return To Monke » en pleine face. Vous êtes venu à bout de cet album. Mais secouer la tête au rythme de la batterie de Tor Sjödén vous a creusé l’appétit… Que diriez-vous d’un met d’exception venu tout droit de Suède qui collera parfaitement avec l’ambiance retour à l’Homme de Neandertal prôné par Sebastian Murphy dans ses textes ? On vous propose le « chokladkrokant » alias « la tarte au chocolat et au caca ». Souvenez-vous, mars 2013, Ikéa rappelle tous ses fondants au chocolat des cafétérias de ses enseignes dans 23 pays à travers le monde, la raison ? Les gâteaux contiendraient des bactéries fécales selon la douane chinoise de l’époque. L’histoire fait grand bruit. Quoi de mieux que ce met d’exception pour répondre aux paroles durs envers la race humaine de Murphy ? Oui, à notre ère, lancer sur le marché des aliments avec des traces d’excréments, c’est possible, la bêtise humaine portée en triomphe par des logiques économiques rien de plus, rien de moins.

Quoi consulter ensuite ?

La claque était trop forte, l’ironie désabusée de Sebastian Murphy à propos de toutes ces nouvelles communautés complotistes, antivax, platistes, masculinistes… vous a retourné le cerveau vous avez besoin d’en connaître plus sur ces étranges fake news lancées et défendues bec et ongle sur le net et les réseaux sociaux. On connait la team premier degré qui pourrait ne pas comprendre toute l’ironie sous jacente dans les lignes de Cave World. Alors le podcast « Mécaniques du complotisme » produit par France Culture et disponible sur les plateformes de streaming et le site de Radio France devrait vous aider. Il vous permettra d’avoir des éléments  tangibles pour rétorquer lors de débat houleux avec ceux qui ne verrait en la théorie de l’évolution de Darwin un grand complot mondiale – soit votre oncle raciste-, bonne écoute.

Quoi suivre dans l’actualité ?

On ne quitte pas le Royaume-Uni, terre d’accueil des suédois de Viagra Boys, tout de suite. Après s’être déchainer tout le week-end au son des quelques « Baby Criminal », « Human Error » ou encore « Big Boy », il est temps de reconnecter avec le monde, et ça dès lundi par un coup d’œil vers l’outre-manche où il s’en passe du grabuge. Au cœur de l’actualité, Boris Johnson a été pressé de rendre les clés du 10 Downing Street. L’ex-Premier Ministre britannique a été poussé à démissionner à la suite de scandales à répétition. Déjà l’un des membres du gouvernement a été accusé d’agressions sexuelles et puis la presse n’a cessé de révéler les – désormais célèbres –  garden parties du pouvoir britannique qui se sont déroulées  en plein confinement alors que le reste du pays était prié de se tenir sage. Intransigeance à l’anglaise ou laxisme à la française ?

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