Jessy Lanza – Oh No
Extrait du numéro 91 de Tsugi (avril 2016)
La diva de la future soul est de retour. Et ce n’est pas peu dire qu’elle est attendue, vu toutes les expressions utilisées par le sérail journalistique pour consacrer la jeune artiste canadienne dès son premier disque, l’excellent Pull My Hair Back. Jessy Lanza, qui représente le côté quasi lumineux d’Hyperdub, pousse encore davantage le taux de contraste avec ce deuxième disque, enregistré encore une fois avec Jeremy Greenspan (Junior Boys) dans son Ontario natal. On ne sait pas si c’est le fait de s’entourer de plantes tropicales pendant le travail en studio (elle est persuadée du rôle essentiel qu’elles ont eu dans la production de l’album), mais il y a réellement quelque chose de plus respirable ici.
Oh No se libère de ses codes stylistiques et temporels, et n’hésite pas à jouer entre italo-disco, footwork, électronica sensuelle et R&B rétro-glacial pour stabiliser son assise. L’enchaînement entre “It Means I Love You”, au rythme enlevé et aux lignes vocales sous hélium, et “Vivica”, très “FKA Twigs version 1983” est saisissant: deux énormes morceaux remplis d’idées, deux univers. Le disque, de fait, sort indemne d’une façon d’envisager l’album qui peut paraître glissante, sans enlever l’essentiel : Jessy Lanza est toujours très, très forte dans ce qu’elle fait.
Oh No (Hyperdub) est sorti le 13 mai.
A noter que Jessy Lanza jouera le 25 mai au Badaboum.