Rodion – Generator
Extrait du numéro 91 de Tsugi (avril 2016)
Écouter Rodion en 2016, c’est un peu comme écouter du trip-hop en 2006 ou de la cold-wave en 1996: une forme de décalage temporel hors modes qui pourrait presque relever du snobisme. Voilà le genre de sentiments que l’on pourra éprouver en découvrant Generator, second album du producteur italien, qui arrive presque dix ans après le premier, mais sonne comme sa suite parfaite, à l’époque où le label Gomma et l’italo-disco faisaient frétiller les guiboles sur les pistes de danse. Faut-il y voir une force ou une faiblesse ? Rodion est resté fidèle à une identité sonore en dépit des soubresauts du temps, même si on note sur cet album un glissement vers une disco cosmique plus norvégienne que transalpine. Ces considérations contextuelles mises à part, ces dix titres sont plutôt réussis, en tout cas pas désagréables à laisser tourner, ronronnant un groove rond et chaloupé, drapé de synthétiseurs vintage, et s’offrant même un petit tube, l’entêtant « Allee Der Kosmonauten ». (Gérome Darmendrail)
Generator (Nein/La Baleine), sorti le 8 avril.
A noter que Rodion nous a récemment offert un podcast : une heure de mix à retrouver sous ce lien.