Wareika – The Magic Number
Extrait du numéro 90 de Tsugi (mars 2016)
Le Boléro de Ravel version clubbing, voilà une promesse qui n’augurait rien de bon. Sans évoquer le terrain miné que constitue toujours la relecture électronique d’un monument du classique, que peut-on apporter de plus à l’une des plus belles montées de l’histoire de la musique ? Pas grand-chose, en définitive, même si Wareika s’est montré extrêmement précautionneux au moment de s’attaquer au ballet de Ravel, avec une réinterprétation hypnotique tout en finesse et sans faute de goût. Tant mieux, car il est difficile d’ignorer ce Boléro à la sauce techno allemande, solidement planté au milieu de ce troisième album, du long de ses quatorze minutes. Le reste du disque ne manque pas moins de subtilité. Textures planantes et cotonneuses, basses amples et chaloupées, rythmiques rondes, ça déroule tout en douceur, entre techno et dub, et c’est très agréable. Ça ne surprendra sans doute pas ceux qui suivent le trio hambourgeois, passé chez Perlon, Tartelet et Circus Company. Mais comme ils sont peu nombreux, on se permettra de le rappeler. (Gérome Darmendrail)
The Magic Number (Visionquest), sorti le 18 mars.