Rave éveillée, prog, responsabilité : 5 questions au festival Le Bon Air
On reprend ses quartiers à la Friche la Belle de Mai, du 3 au 5 juin. Cinq scènes pour cette 7ème édition augmentée. Du toit-terrasse avec Marseille et la mer en panorama, jusqu’à la Friche la nuit tombée, Le Bon Air va retrouver les dancefloors avec encore plus de vigueur qu’avant-covid. Espaces réinventés, programmation terriblement efficace, inclusion et responsabilité… On a parlé de ce festival à part avec son directeur artistique.
Des sonorités allant de la rave éveillée aux rythmes techno et house aux fenêtres grandes ouvertes, vers la disco et l’italo, sans oublier les courants plus alternatifs – bass music, hard dance, EBM, dancehall ou ambient -et autres créations visuelles ou chorégraphiques… On vous laisse checker cette programmation plus qu’alléchante, dans laquelle on retrouve Octa Octa, Paula Temple, Jennifer Cardini, Boy Harsher, Marcel Dettmann, Robert Hood, Molecule… Et beaucoup de pépites. À qui doit-on cette prog excitante ? À Olivier Kerdudo, directeur artistique du festival. Alors Tsugi a voulu lui poser quelques questions sur Le Bon Air 2022.
Si le lieu la Friche la Belle de Mai reste inchangé, vous pouvez nous parler des scènes ?
Olivier Kerdudo : Oui, grosse nouveauté puisqu’on a un format diurne, toujours sur l’emblématique toit-terrasse de La Friche. 16h-22h, alors qu’avant c’était plutôt un format ‘apéro’. Les soirées sont assez techno/bass music, alors que là on se rapproche plutôt de la house… On sort de l’électro pure avec un live synth punk/synth wave de Boy Harsher, on sort aussi des BPMs et du monde des DJ… Des petites surprises qu’on essaie de proposer sur le toit.
Nouvelle scène, L’Immersive qui se concentre sur tous les lives A/V, qui combinent musique et expérimentations visuelles. Avec une scène à 360° qui va englober le public, un mode de diffusion original et des créations encore peu vues. Autre nouveauté avec la scène La Commune. Une salle intime, 300-400 personnes, et là on a laissé les rênes et la programmation à deux structures marseillaises : Metaphore collectif et le label Omakase, avec de belles surprises comme GЯEG, Le Motel et Darwin, MYSTIQUE… Enfin voilà, une belle programmation que j’aurais pu signer tout autant qu’eux !
Concernant la programmation y a-t-il un fil rouge, une connexion entre les artistes ? C’était quoi la volonté ?
O.Kerdudo : Toujours une envie de partager nos découvertes et de faire plaisir avec des noms connus ! Surtout que, depuis 2-3 ans, on était plutôt sur notre faim pour avoir des têtes d’affiches européennes ou américaines. S’il y a un fil rouge, une constante dans la prog du Bon Air depuis 5 ou 6 éditions, c’est la parité. C’est qqch qu’on a institutionnalisé. Pour la scène La Commune, belle mise en avant pour la scène locale qui est vivace ici, en avance, et avec qui on aime beaucoup bosser. On essaie de se faire plaisir, de faire plaisir au public avec des têtes d’affiche qui nous manquaient évidemment, et garder ce parti-pris paritaire, et très partageur avec la scène locale.
Des artistes/sets qui, pour vous, sont des points-clés du festival, dont vous êtes particulièrement fiers ?
O. Kerdudo : Le b2b Mr. Scruff x DANILO PLESSOW (Motor City Drum Ensemble). Les gens ont pas mal accroché dessus, je suis sûr que ça sera un très beau moment. J’attends beaucoup de la scène Omakase avec GЯEG. Mais aussi Musahara, création hybride signée par la DJ گليثر٥٥ Glitter avec la performance de la danseuse Lisa Laurent et une œuvrevidéo numérique. C’est un des moments inédits que j’attends le plus sur ce festival.
Dans sa présentation, le festival se dit « attentif aux questions d’inclusion et responsable de son environnement ». Comment ça se traduit ?
O. Kerdudo : Sur le coté responsable, on a des gros efforts mis en place. Signalétique réutilisable et mutualisable, restauration en circuit court, nous sommes signataire de la charte ‘drastic on plastic’ : aucun plastique à usage unique sur le site. On a fait cet effort, tant pour donner des pistes au public, que pour montrer l’exemple à d’autres événements, pour créer un cercle vertueux. Sur l’inclusion on fait attention à la parité, qu’on retrouve dans les espaces et le personnel encadrant, on fait attention à ne pas genrer les espaces. On met en place les Guides, des brigades de médiateurs, tout un accueil qui va mixer bienveillance et coté didactique. Pour que le public soit bien au courant sur la réduction des risques et ce qui peut arriver en soirée… L’actualité récente l’a prouvé aussi, c’est bien qu’il y ait un accompagnement et une oreille pour le public, sur les questions qu’il peut se poser.
La volonté est encore de faire danser la nuit : pari réussi cette année ?
O. Kerdudo : On y croit, on est sûrs que les gens ont envie ! On a fait un format stream il y a deux ans, un format très limité l’an dernier… Là, on est si heureux de retrouver des bons vieux dancefloors avec des milliers de bras en l’air –on espère. On fait tout pour offrir un retour à la fête, en faisant gaffe aux petits détails parce que la fête aussi a changé ! On a un public plus exigeant, des petites choses à requalifier et à mettre en place, on a augmenté la jauge… Pour retrouver la fête comme il se doit, et peut-être mieux encore.
Retrouvez toutes les infos et toute la programmation sur le site du festival, ainsi que sur la page Facebook Le Bon Air.