Le point Fabric
Mardi dans la nuit, le conseil d’Islington annonçait la fermeture de Fabric suite au décès de deux adolescents. La cause : deux overdoses qui ont remis en question des dispositifs ant-drogues et sécuritaires jugés obsolètes par le comité réuni mardi. Selon le site britannique The Independent, la fermeture de Fabric était programmée. Une opération lancée par la police aurait permis à un agent en civil de s’infiltrer au sein du club pour observer sa sécurité et le comportement des clubbeurs « transpirants, aux yeux rouges vitreux et le regard dans le vide« . En parallèle, des rumeurs commencent à circuler à propos d’un projet immobilier de 200 millions de dollars, lancé par le Musée de Londres près de Smithfield Market, qui aurait poussé le comité à fermer le club pour pouvoir utiliser l’espace ainsi libéré. Le club londonien doit donc fermer ses portes, n’ayant plus de licence.
Malgré les multiples protestations des Londoniens, des artistes et du monde de la nuit britannique, accompagnées d’une pétition recueillant plus de 150 000 signatures, rien n’y fait. Fabric reçoit un soutien croissant qui a finalement poussé Cameron Leslie, co-fondateur du club lancé en 1999, a faire appel. Fabric avait déjà remporté une bataille similaire contre le conseil d’Islington en 2015, un événement encourageant pour le club qui tente le tout pour le tout. En parallèle, un mouvement a été lancé pour appeler les clubbeurs à se rassembler le 8 octobre à Londres. Déjà plus de 1500 personnes ont rejoint l’événement Facebook et on peut y lire les slogans de demain : « Le gouvernement doit agir et défendre notre droit à la culture. Nous devons protéger cet endroit unique et sacré, où l’on se rassemble, où l’on se sent vivant et où l’on tombe amoureux. L’endroit où nous nous retrouvons en tant que communauté. »
Le maire de Londres, Sadiq Khan, a fait de la nuit une priorité lors de son élection et encaisse aujourd’hui un véritable coup dur pour l’activité nocturne de la ville : « Les clubs iconiques de Londres sont une partie essentielle de son paysage culturel« , affirmait-il dans un communiqué de presse. « Le clubbing doit être sécurisé mais je suis déçu que Fabric, le conseil et la police n’aient pas pu trouver d’arrangements à ce sujet« , et d’ajouter que 50% des clubs de Londres ont fermé ces huit dernières années. Une situation périlleuse dans laquelle Sadiq Khan tente de prouver sa bonne foi en invitant Four Tet à venir parler du problème à la mairie.
En attendant les détails de cette rencontre, mise en place par l’artiste grâce à un tweet adressé au maire et le résultat de l’appel lancé contre la décision du conseil, on découvre un mix signé Disclosure, dédié à Fabric. Comme précédemment, c’est depuis leur cuisine que Guy et Howard Lawrence ont passé des disques après avoir brièvement parlé de leur soutien pour le club londonien. Via un live sur Facebook, Disclosure nous offre deux heures d’un mix éclectique et unique : « Pour célebrer la sortie du nouveau mix de Jimpong, nous sommes en live pour un mix que nous dédions à l’un des meilleurs clubs du monde qui a tristement fermé ses portes cette semaine, RIP Fabric« .