La dĂ©cision vient de tomber comme un couperet. A 1h du matin, aprĂšs six heures de dĂ©bat et d’Ă©coute, le comitĂ© de licences d’Islington a choisi de rĂ©voquer celle de Fabric. FermĂ© depuis le 11 aoĂ»t suite Ă  la mort par overdosedeux garçons de dix-huit ans, le club n’a pu faire face Ă  la dĂ©cision. La nuit anglaise attendait de savoir quel serait son sort. Aujourd’hui la rĂ©ponse est claire, Fabric ne rouvrira pas ses portes. 

« Une culture de la drogue existe dans ce club que le management et la sĂ©curitĂ© ne semblent pas contrĂŽler« , prĂ©cise Flora Williamson, Ă  la tĂȘte du comitĂ©, pour expliquer sa dĂ©cision. Cameron Leslie, fondateur de Fabric, a Ă©tĂ© entendu en faveur de la rĂ©ouverture de son club, tout comme l’artiste Kate Simko et Alex Proud (propriĂ©taires des galeries Proud). La police a prĂ©sentĂ© toutes ses preuves et un argumentaire contre la licence du club, rappelant qu’elle-mĂȘme propose depuis 2014 l’usage de chiens et de contrĂŽles plus poussĂ©s Ă  l’entrĂ©e mais n’a jamais Ă©tĂ© entendue par Fabric Ă  ce sujet. Cameron Leslie a tentĂ© de rappeler l’excellente entente entre le club et les forces de l’ordre depuis douze ans mais rien n’y a fait. 

Alors que le maire de Londres, Sadiq Khan, a dĂ©jĂ  marquĂ© des points dans son combat pour faire de la capitale britannique une ville qui vit 24h/24 (en partie grĂące au mĂ©tro, dĂ©sormais ouvert toute la nuit, le week-end), la fermeture de Fabric est un coup dur : « Le clubbing a besoin d’ĂȘtre sĂ©curisĂ© mais je suis déçu que Fabric, le conseil d’Islington et la police n’aient pas pu trouver un accord« , annonce-t-il dans une dĂ©claration ce matin, en rappelant que Londres a dĂ©jĂ  perdu 50% de ses clubs en huit ans. Une pĂ©tition, lancĂ©e le 24 aoĂ»t par Jacob Husley et adressĂ©e Ă  Khan, avait atteint les 150 000 signatures et les artistes du monde entier avait montrĂ© leur soutien sur les rĂ©seaux sociaux grĂące au hashtag #savefabric. De belles preuves de solidaritĂ© seulement mentionnĂ©es quelques minutes sur les six heures qu’a durĂ© le comitĂ©, et qui n’ont donc que trĂšs peu pesĂ© dans la balance. Des rumeurs commencent dĂ©jĂ  Ă  circuler Ă  propos d’un projet immobilier Ă  200 millions de dollars, lancĂ© par le MusĂ©e de Londres prĂšs de Smithfield Market, qui aurait poussĂ© le comitĂ© Ă  fermer le club pour pouvoir utiliser l’espace ainsi libĂ©rĂ©. 

Une triste nouvelle pour la nuit britannique dont on vient de couper les ailes. Â«Â C’est un triste jour pour tous ceux qui nous ont soutenu et en particulier pour les 250 personnes de l’Ă©quipe qui vont perdre leur travail. Fermer Fabric n’est pas la solution pour rĂ©gler des problĂšmes de drogues que les clubs comme le nĂŽtre tentent de rĂ©soudre« , publiait Fabric ce matin dans un communiquĂ© de presse. Et nombreux sont les DJs internationaux qui, abattus par la dĂ©cision, ont tweetĂ© leur dĂ©sarroi :