Baauer – Aa
Extrait du numéro 90 de Tsugi (mars 2016)
Trois ans, c’était sans doute le temps nécessaire pour ne pas donner l’impression de surfer sur la déferlante “Harlem Shake”, phénomène sur lequel Baauer aura finalement eu peu de prise. D’ailleurs, si le grand public se souvient du nom du morceau, pas sûr qu’il ait en tête celui de son auteur. Plutôt discret depuis – deux maxis, quelques remixes –, le producteur américain n’a pas choisi de tout chambouler à l’heure de son premier album. Pas de tentative poussive de pondre un nouvel “Harlem Shake”, fort heureusement, mais comme depuis sa première sortie en 2012, “Dum Dum”, de la trap et des ghetto beats à l’américaine, se confondant souvent avec des sonorités plus anglaises (grime, dubstep). La différence notable avec les débuts, apport évident de son tube de 2013, c’est bien sûr la présence vocale d’invités qui claquent (M.I.A., Future, Pusha T, Tirzah…), tous regroupés sur la seconde partie d’un disque facile et sympathique, dont la brièveté (32 minutes) n’implique pas forcément une volonté d’aller pied au plancher. Si Baauer joue souvent la carte de l’efficacité et de la basse, il ne s’empêche pas un peu de finesse de temps en temps. (Gérome Darmendrail)
Aa (LuckyMe/Differ-Ant), sorti le 18 mars. L’album n’est pas en écoute sur Deezer mais une simple inscription gratuite via Facebook permet d’y accéder sur Spotify.