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4 mars 2022

Paroles explicites et electro trash : le premier EP de Kalika bouscule les codes

par Antoine Gailhanou

Après plusieurs singles hauts en couleurs, la jeune chanteuse Kalika publie son premier EP ce 4 mars. Intitulé Latcho Drom, il est coloré, frontal, et aborde sans détour la question de la sexualité. Un peu comme Kalika elle même.

« Je pense que ce qui est trash, c’est un peu mon univers global. Même s’il y a aussi des codes très pop, c’est toujours très coloré. » Voila comment se décrivait Kalika lors d’une interview pour Tsugi Radio le 27 janvier. Apparue au début de l’année 2021, elle a affirmé dès son premier single, « L’été est mort », une personnalité bien trempée. Dans ce titre, mêlant affirmation féministe, humour trash et des paroles crues, elle largue un certain Hector. Avant cette chanson, la musicienne de 23 ans a suivi une formation hétéroclite : arrivée deuxième de la Nouvelle Star à 17 ans, elle a enchaîné en s’inscrivant à des écoles de musique, apprenant le jazz et les musiques actuelles. Avant de se consacrer à ses chansons, à la croisée de la variété et de l’électronique, flirtant avec le kitsch.

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Ses premières armes, elles les a d’abord faites au karaoké, à fond, sans peur d’énerver les voisins. « J’étais assez dans les clichés, les divas. Tout ce qui est Mariah Carey, Britney Spears, Rihanna tout ça. Lady Gaga, ça a été l’apogée de tout. » Une liste à laquelle pouvait également s’ajouter Dalida. Des artistes qui lui inspirent son goût du kitsch assumé, mais aussi sa façon de revendiquer une féminité forte. Quant à son nom de scène, il vient de son second prénom, Kali. Inspiré à la fois d’une divinité de la destruction en Inde (une des inspirations visuelles de l’artiste), et surtout de Sara-La-Kali, sainte vénérée des gitans. C’est parmi ces derniers qu’elle a grandi et à qui elle rend hommage dans le titre de son EP, dont deux titres ont été produit par Dan Levy de The Dø.

Que ce soit dans « Chaudasse » ou « Touche Moi », en duo avec Joanna (potentielle candidate à l’Eurovision mais surtout chanteuse pop prometteuse), Kalika manie le franc-parler pour arriver à ses fins. « C’est important pour moi de dire les choses comme je parle, c’est à dire de manière assez crue » explique-t-elle au micro de Tsugi Radio. Mais il ne faut pas s’y tromper : quand elle parle de sexe, elle parle en creux d’émotions, de féminisme et de ses angoisses personnelles. C’est que la sexualité ne relève pas uniquement de la vie privée : elle cristallise les rapports humains dans toute leur complexité. « Dire des choses importantes, qu’il y ait de la profondeur, mais sans qu’on ait envie de se tirer une balle, voila ce qui me tient vraiment à cœur. Et qu’on puisse quand même sourire. »

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