Les ados des Linda Lindas donnent une nouvelle jeunesse au punk
The kids are (still) allright. Âgées entre 11 et 17 ans, les jeunes californiennes de The Linda Lindas portent haut la flamme pop punk avec ce qu’il faut de spontanéité mais aussi de colère. Leur premier album arrive le 8 avril.
Elles n’ont rien d’un girls band nunuche. Ces quatre adolescentes de Los Angeles au caractère bien trempé forment les Linda Lindas depuis quatre ans déjà. La batteuse, Mila de la Garza, n’a que 11 ans, sa sœur et guitariste Lucia 14, leur cousine, la bassiste Eloise Wong, en a 13 et leur amie Bela Salazar, qui joue aussi de la guitare, en a 17. Formé en 2018, elles se sont fait rapidement remarquer après quelques concerts, dont un en première partie des Bikini Kill. Mais c’est surtout ce concert filmé en mai 2021 dans la Los Angeles Public Library qui allumera la mèche en ayant un énorme succès viral.
Un titre en particulier retient l’attention : « Racist Sexist Boy », qui est né à la suite des injures racistes subies par la batteuse (toutes les musiciennes du groupe sont d’origine asiatique et latino). Tom Morello, Flea, Thurston Moore ou Kathleen Hanna de Bikini Kill chantent déjà les louanges des adolescentes. Qui décrochent dans la foulée un contrat avec Epitaph Records, l’un des plus importants labels punk américains (The Offspring, NOFX, Weezer), fondé par le guitariste de Bad Religion.
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Le premier album des Linda Lindas, Growing Up, est annoncé pour le 8 avril, mais le morceau-titre déjà disponible. Un deuxième single vient de sortir, « Talking To Myself », confirmant que les quatre adolescentes ne manquent pas d’idées, ni d’énergie. Accompagné d’un clip parodiant La Quatrième Dimension, la chanson parle de « la spirale dans laquelle on se retrouve quand on est seul », comme l’explique Lucia de la Grazia dans un communiqué. « On commence à se questionner, remettre en cause nos décisions. […] On a tous appris durant cette pandémie qu’on a besoin d’autres personnes à qui parler pour rester sain d’esprit. »
S’inscrivant dans le renouveau pop punk actuel (il suffit d’écouter Olivia Rodrigo, ou même le comeback d’Avril Lavigne), mais aussi dans la vieille tradition des groupes portés par des ados (comme les Tiny Masters of Today), The Linda Lindas savent faire du bruit. À défaut de révolutionner le genre, elles assurent une rythmique plus que solide, des riffs efficaces, et témoignent d’une belle capacité à puiser dans la pop, le garage, le surf ou même le punk hardcore. Surtout, elles ont cette qualité essentielle : la spontanéité. Qu’elles expriment leur joie, leur colère face aux injustices ou simplement leur amour pour leurs chats, elles le font toujours d’une manière naturelle. Et vraiment réjouissante. Quant à l’avenir, on verra plus tard.