Mueran humanos – Miseress
Quand on pense “post-punk”, il est assez rare d’imaginer un chant en espagnol accompagne? de chuintements e?lectroniques. Et pourtant, telle est la recette adopte?e par Carmen Burguess et Toma?s Nochteff, membres du duo argentin Mueran Humanos. A? mille lieues des canons habituels du genre, Miseress est un album de?concertant a? plus d’un titre, parfois chaleureux, parfois glacial comme la mort. Exemple parfait de?s les deux premie?res chansons : si le morceau-titre constitue une entre?e en matie?re douce et e?the?re?e, ce n’est pas le cas de “Un Lugar Ideal” qui la joue froid et de?sincarne? avec son marte?lement industriel et ses vocaux qu’on croirait de?clame?s par un androi?de. En milieu d’album se trouve la bluffante “El Circulo”, qui tout au long de ses huit minutes e?sote?riques et fie?vreuses, instille une ambiance e?touffante et e?lectrique. Mais sur Miseress, on trouve de tout. “Espejo en La Nada” combine gargouillements e?lectroniques et lignes de basse dans le pur esprit post-punk. Le duo la?che la bride sur “El Vino de Las Orgias”. L’influence d’Einstru?zende Neubauten plane sur Miseress, et ce n’est pas un hasard si le duo a laisse? la guitare de Jochen Arbeit s’inviter sur plusieurs titres. Avec ses ambiances spectrales et envou?tantes, Miseress s’ave?re e?tre une bonne surprise double?e d’un vrai souffle de renouveau sur la sce?ne post-punk. (Matthieu Vaillant)