À voir : les 16 premières minutes d’un documentaire retraçant toute l’histoire du post-punk
C’est de là que tout part. Entre 1978 et 1984, le rock a connu une période d’effervescence créative impressionnante, en remodelant toutes les musiques à guitares. Cette vague post-punk a d’abord été racontée en 2005 dans le livre « Rip It Up And Start Again » de Simon Reynolds, en train d’être adapté en série documentaire.
« Rip It Up And Start Again », soit « déchire tout et recommence ». Dans son livre de 2005, le journaliste Simon Reynolds résumait toute la démarche des groupes punk. Auteur de plusieurs livres passionnants (« Rétromania », « Le Choc du Glam »), il revenait sur les origines de ce mouvement, et comment sa diversité a ouvert la voie à de nombreux courants. Aujourd’hui, c’est une version filmée qui est en cours de production. Se basant sur l’ouvrage de Reynolds, les réalisateurs Nikolaos Katranis et Russell Craig Richardson (tous deux basés à New York) sont allés interroger les acteurs de cette révolution. Le projet est d’en faire une série en quatre parties. Pour l’heure, le duo a révélé un premier extrait de 16 minutes encore non finalisé (le mixage son, notamment, n’a pas encore été fait).
On y voit des membres de groupes cultes de cette période : Jah Wobble (de Public image Ltd), Ana da Silva (Raincoats), Mark Stewart (The Pop Group), Stephen Mallinder (Cabaret Voltaire), Alexander Hacke (Einstürzende Neubauten), Una Baines (The Fall), Genesis Breyer P Orridge (Throbbing Gristle), ou le duo A Certain Ratio. Ils y abordent des sujets variés, expliquant l’émergence de leur musique : un contexte politique de crise, la pauvreté, l’essor du reggae, l’influence d’artistes comme Lou Reed, Iggy Pop, Can mais aussi James Brown ou Kraftwerk. Plus largement, ils racontent cette volonté partagée de liberté et d’authenticité qui a suivi la vague punk de 1977. Une vague que l’on ressent encore aujourd’hui, alors que les groupes estampillés post-punk ont le vent en poupe (Idles, Fontaines D.C., Shame, Squid, Parquet Courts, Geese et bien d’autres).
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Si l’on observe la chaîne Vimeo de Russell Craig Richardson, les premières interviews datent d’environ début 2020. Certains intervenants sont d’ailleurs décédés depuis, comme Genesis P Orridge. Dans la foulée de son projet, Richardson a également réalisé le clip du titre « Cast No Shadows », titre collaboratif de Stephen Mallinder et Mark Stewart. Quant au documentaire, les deux réalisateurs ne comptent pas en rester là. À la fin du long trailer, ils annoncent vouloir interroger Thurston Moore, Kate Pierson (B52’s), les Talking Heads, Lydia Lunch, Gang Of Four, les Slits, New Order, Laurie Anderson ou le fondateur de Mute Records. Bref, de quoi faire un tour d’horizon complet. On a hâte.