Bouse du mois : DJ Krush – Butterfly Effect
Vingt ans de?ja? depuis la parution de Strictly Turntablized signe? DJ Krush. Un classique de l’abstract hip- hop sorti sur Mo’Wax, label emble?matique du genre, fonde? par James Lavelle. Platiniste scratcheur de haut vol, le Japonais nous envou?tait dans des atmosphe?res enfume?es et libres aux confins du jazz et de la soul. On e?voquera aussi avec des sanglots dans la voix un live remarquable de Krush en 1998 au Trans Musicales de Rennes. Pour le coup, “l’homme qui faisait pleurer les platines”, c’e?tait vraiment lui, n’en de?plaise a? DJ Cam que l’on de?crivait souvent ainsi a? l’e?poque. Vingt ans plus tard, onze ans apre?s son dernier album, Krush ne nous fait plus pleurer, il nous ennuie. Son Bufferfly Effect a vraiment un coup dans l’aile. Le titre d’ouverture “Nostalgia” symbolise a? lui seul les faiblesses du disque. Si a? ses de?buts le producteur nous prenait vraiment par les sentiments gra?ce a? des envole?es musicales inspire?es et subtilement nostalgiques, il nous sort aujourd’hui des effets dramatiques faciles, comme ces notes de piano frisant le ridicule. C’est he?las loin de s’arranger par la suite. Comme cette bizarrerie robotique expe?rimentalo-dubstep “Strange Light” ou cette tentative reggae-dub “Song Of The Haze” qui aurait justement du rester dans le brouillard. Peu inspire? dans ses compositions, Krush est e?galement victime (et responsable ?) d’une production clinquante et lisse, peu ame?ne de servir les aspe?rite?s propres a? sa musique. Me?me les featurings vocaux du rappeur culte Divine Styler ou de la chanteuse Yasmine Hamdan, pourtant brillante, n’arrivent pas a? sauver le soldat Krush du bourbier “easy-listening” dans lequel il s’est vautre?, euh non, pluto?t “krusher”.