Comment se porte le revival post- punk en 2015 ? Il va bien, merci. La preuve avec ce troisième album de Protomartyr. Sur ce cru 2015, le groupe natif de Detroit ne renouvelle certes pas son style, mais le raffine et en perfectionne tous les aspects : rythmiques urgentes, son garage, timbre de voix mi-fantomatique, mi-colĂ©rique Ă  la Mark Burgess (The Chameleons). The Agent Intellect dĂ©marre pied au plancher avec un “The Devil In His Youth” furieux et mĂ©lancolique Ă  la fois. Des morceaux tels que “Cowards Starve”, “Boyce Or Boice” et “Dope Cloud” font la part belle Ă  la guitare de Greg Ahee et ses riffs acides. Riche et diversifiĂ©, l’album sait surprendre en plusieurs occasions, en proposant des morceaux plus contemplatifs. Avec par exemple le superbe “Pontiac 87”, dont la mĂ©lodie aussi cristalline qu’hypnotique Ă©voque un Joy Division plus lumineux. “The Hermit” fusionne avec ingĂ©niositĂ© des influences psychĂ©dĂ©liques et un esprit punk sans concessions. S’il se montre moins rugueux que son prĂ©dĂ©cesseur, The Agent Intellect conserve quelques passages bruitistes et râpeux, comme ce “Why Does It Shake ?” et ses accès de saturation bourdonnante. Avis aux amateurs de post-punk moderne, Interpol n’est pas le seul groupe?Ă  avoir du talent !