À Manchester, Montréal, Genève ou Mexico City, dix anonymes racontent leur découverte du dancefloor et la façon dont le clubbing a changé leur vie dans un nouveau podcast, Dancefloor Memories, qui nous rappelle pourquoi on aime autant la nuit.

La cinquième vague de COVID déferle sur l’Europe : confinement au Pays-Bas, interdiction de danser en Allemagne, couvre-feu en Belgique, clubs fermés en France… Cette fin d’année ressemble à un mauvais remake de l’hiver dernier. C’est dans ce contexte pour le moins morose que Carole Harari et David Brun-Lambert ont publié Dancefloor Memories. L’originalité de cette série de podcast est qu’elle met l’accent non pas sur les clubs ou les DJs, mais sur les clubbeuses et les clubbeurs. Imaginé pendant le premier confinement, les 10 épisodes de Dancefloor Memories donnent la parole à Philippe, Marushka, Frédéric ou Anne-Marie. Cette dernière raconte comment l’expérience du club lui a permis de se soigner d’une anxiété chronique : « J’ai pu me libérer de mon propre jugement, de mes craintes. Le dancefloor m’a donné le courage de les affronter. »

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Homme de radio, journaliste, écrivain (Électrochoc, Nina Simone, un vie…), David Brun-Lambert raconte au micro de Place des Fêtes sur Tsugi Radio qu’avant la musique, « le véhicule premier du dancefloor c’est l’expérience collective. Le dancefloor est un commun. Nous y avons tous vécu des moments décisifs qui nous ont fait toucher du doigt des choses très concrètes. » La série est aussi l’occasion de revenir sur l’histoire de quelques clubs ou villes mythiques comme le Carribean Club à Manchester. Si vous perdre dans une masse de corps qui bouge comme un seul corps vous manque, vous serez ravi, parfois ému, de retrouver ces sensations incomparables du club.

Soutenu par la Ville de Genève et la radio publique suisse Couleur 3, Chahut Média a collaboré avec le club underground Motel Campo, installé en pleine zone industrielle de Genève depuis 10 ans, qui a commandé à dix musicien.ne.s des morceaux originaux pour accompagner chaque épisode. Nicolas Oggier du club déclare au journal suisse Le Temps : « On a invité des artistes dont on appréciait le travail à créer une sorte de mémoire du monde de la nuit. Je crois qu’ils étaient tous ravis […] de rendre hommage à ces espaces de liberté. » Les morceaux de BSS, Eva Geist, Epsilove ou Bella Winnewisser, pour ne citer qu’eux, sont regroupés sur une compilation (Proxima Records) et un mix signé de la DJ Audrey Danza que Tsugi Radio diffusera mercredi 29 décembre à 17h.

Avec cette nouvelle fermeture, le dancefloor est plus que jamais une utopie et convoquer ces souvenirs initiatiques à travers ce podcast est sans aucun doute un bon moyen de prendre son mal en patience en attendant le retour de la nuit. Dans l’attente aussi d’une nouvelle saison de Dancefloor Memories qui irait, pourquoi pas, explorer de nouveaux territoires et poursuivre cette collecte de la mémoire du clubbing. Il faudra bien plus qu’une pandémie pour que nous arrêtions de danser !

Tsugi Radio diffusera les 10 épisodes de la série chaque jeudi à 18h30 à partir du 13 janvier 2022.

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