Chronique et écoute : Opening de Superpoze
Chronique extraite de notre magazine numéro 81, actuellement en kiosque.
Il y a ceux qui ont l’esprit de synthèse et ceux qui ont l’esprit de création. Les premiers n’auraient pas hésité une seconde à (re)mettre les succès de leurs précédents EP dans leur premier album, histoire de marcher sur des sentiers plus ou moins rassurants. Heureusement, Gabriel alias Superpoze fait partie de cette deuxième catégorie d’artistes, ceux qui ont l’esprit de création, et ne s’est pas contenté de recracher bêtement les formules exotiques de From The Cold ou de Jaguar pour concevoir Opening, son tout premier album.
Le jeune Caennais a su se réinventer, soit une certaine forme de prouesse à notre époque, en allant pêcher davantage du côté d’influences post-krautrockiennes. Le changement est radical mais subtilement beau, à l’image de ces huit pistes aux épopées dûment galvaudées: on traverse toutes sortes de paysages, des plus froids aux plus ensoleillés, et peut-être même qu’on traverse la planète entière, comme ça, sans vraiment s’en apercevoir. On pense à Saycet, à Rone, à tous ces gentils trublions encore capables de nous faire rêver en créant de véritables contes modernes. Et de nous faire voyager sans décoller le cul de sa chaise, avec notre casque en guise de seule carte d’embarquement.