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Gaspar Claus / ©Sylvain Gripoix
5 novembre 2021

InFiné : le mythique label fête ses 15 ans au Centquatre avec tous ses artistes majeurs

par Emmanuel Haddek

Le label français InFiné fête dignement ses 15 ans avec une grosse teuf sur deux jours, le 13 et 14 novembre prochain, au Centquatre à Paris. Le cofondateur Alexandre Cazac nous a expliqué comment ce « vrai marathon » allait se passer.

Diversité, exigence, indépendance. Voilà les trois mots qui pourraient définir à eux seuls InFiné, label fondé par Agoria (qui a depuis quitté le navire il y a presque 10 ans), Yannick Matray et Alexandre Cazac. Présent depuis maintenant 15 ans dans le paysage musical, le label a été précurseur en allant chercher des talents là où les autres ne regardaient pas forcément, jusqu’à dénicher de réelles pépites qui ont contribué à faire l’histoire d’InFiné : RoneFrancesco TristanoCubenx… Mais le label parie aussi sur de jeunes talents venant de plusieurs horizons, et surtout ceux qui ont un pied dans l’électronique et l’autre dans la musique classique et contemporaine. Une spécificité qui fait aujourd’hui la force du label.

Du 13 au 14 novembre prochain, toute cette famille prend les commandes du Centquatre dans le 19e arrondissement de Paris pour un week-end d’anniversaire avec Léonie Pernet, Rone, Lucie Antunes, Gaspar Claus, Vanessa Wagner… À quelques jours de l’événement, Tsugi a pu poser quelques questions à l’un des trois cofondateurs, Alexandre Cazac, qui assume son rôle de maître de cérémonie.

Qu’est-ce qui nous attend pour ce week-end d’anniversaire ?

Un vrai marathon ! On a réussi le temps d’un week-end à réunir  quelque uns des artistes les plus impor­tants du label. C’est un vrai plaisir de réunir une grande partie de la famille InFiné. C’est presque 24h00 de musique non stop avec 16 concerts entre samedi 19h00 et dimanche 19H00. Il y a bien sûr les artistes les plus connus du label mais aussi toute une série de pépites qui ne le sont pas encore. C’est donc un week-end placé sous le signe de la découverte également, notamment la journée du dimanche après-midi où les artistes qui vont se produire ont presque tous des premiers albums ou EPs en préparation. On est particulièrement fiers d’avoir réussi à créer cette belle synergie, qui est un peu à l’image d’InFiné finalement.

Pourquoi avoir choisi le Centquatre, lieu d’innovation artistique, pour cet événement ?

Ce sont eux qui nous ont invité – et on les en remercie. Ce partenariat est plutôt cohérent car le Centquatre est un lieu culturel devenu emblématique dans la capitale et c’est un centre d’innovation musicale et de découverte, sans cesse en quête de nouveaux projets, de nouveaux talents… Finalement, nous aurions difficilement pu faire cet événement ailleurs que là-bas. La configuration des lieux est parfaite. Et puis les locaux d’InFiné sont situés dans le 18e arrondissement, pas loin du Centquatre. C’est un endroit que nous avons vu évoluer et grandir.

« Être un label indépendant est un combat de tous les jours. »

Quel bilan tirez-vous de ces 15 ans d’existence ?

C’est difficile de répondre à cette question. Nous sommes évidemment fiers du chemin parcouru mais être un label indépendant est un combat de tous les jours. Je pense que nous n’avons pas à rougir de notre parcours. Quand je réécoute les premières productions du label, je me dis que tout ça est très cohérent. Nous avons su garder une ligne directrice pendant toutes ces années tout en étant toujours plus ouverts. On fête cette quinzième année avec l’envie d’aller encore plus loin et déjà excités par ce qui est en préparation.

 

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Justement, comment voyez-vous l’évolution du label ?

En un mot : durable. Je pense qu’un énorme travail nous attend sur cette thématique. Nous avons déjà engagé des choses depuis pas mal de temps : plus de repas carnés, réduction de la pollution numérique, fabrication responsable… Nous avions lancé Music Activists également. Mais maintenant qu’un travail est engagé à l’échelle du label, je pense qu’il faut voir plus loin. Nous avons justement commencé une collaboration sur ce sujet avec On est prêt, et c’est peut-être le germe de quelque chose de plus grand. Maintenant, ce sont tous les acteurs du monde musical qui doivent engager ce travail et lancer une vraie dynamique collective sur ce sujet. Je crois en la « convergence des luttes ». Écologie oui, mais humanisme également, mieux vivre ensemble, se respecter et par la suite respect du vivant et de la planète.

« c’est vraiment ça InFiné : des gens d’une curiosité folle et qui sont fous de musique. »

InFiné s’est toujours démarqué des autres labels en produisant des artistes qui se situent entre la musique classique et l’électronique. Pourquoi ne jamais avoir dévié de cette trajectoire ?

Je ne vois pas les choses forcément de cette façon, je dirais que le label a grandi et évolué au fur et à mesure de l’arrivée de chaque artiste. Nous nous sommes forgés une identité de cette façon. Quand nous avons ouvert ce pont entre les musiques classiques et la musique électronique, très peu de gens faisaient ça. Maintenant, je ne dirais pas pour autant qu’on va s’arrêter d’explorer, mais beaucoup de gens nous ont suivi. Cela me fait sourire quand nous sommes copiés par des majors qui sortent des maxis avec les mêmes artistes que nous avions repérées trois ou quatre ans avant. Nous, on continue d’avancer. C’est notre passion pour la musique qui est notre moteur pour repérer de nouvelles choses. KMRU par exemple, qui est une des dernières signatures du label, propose un travail vraiment qui nous a fait découvrir une scène kényane insoupçonnée. On est toujours aux aguets, toujours en éveil. Et c’est vraiment ça InFiné : des gens d’une curiosité folle et qui sont fous de musique.

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