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16 février 2015

Future Brown: écoute et chronique de l’album

par rédaction Tsugi

Future Brown teasait la sortie de ce premier et fabuleux album la semaine dernière avec une chouette mixtape qui nous a fait tout le week-end. Lundi, ce tant attendu premier album de Fatima Al Qadiri J-Cush, Asma Maroof et Daniel Pineda est enfin en écoute via NPR. Et on sent qu’il nous durera plus qu’une semaine. preuve : c’est notre Album du mois. 

Chronique extraite de notre magazine numéro 79, actuellement en kiosque. 

« “Future Brown fait de la musique pour le monde dans lequel nous vivons.” on doit la formule au magazine américain The Fader, qui a ainsi titré un récent article consacré au groupe, et pour être honnête, on ne saurait mieux dire. Difficile de faire plus ancré dans son époque que ce projet, qualifié de “supergroupe underground” par une presse anglo- saxonne (Pitchfork, Guardian) qui s’est contentée de peu pour s’emballer. Deux titres sur Soundcloud et quelques concerts auront suffi, même si le CV des protagonistes y a sans doute aussi contribué.

Derrière Future Brown, quatre producteurs pas forcément très connus, mais dont les talents additionnés res- semblent effectivement à l’idée qu’on pourrait se faire d’un supergroupe underground. il y a d’abord Fatima Al Qadiri, symbole vivant de la globalisation : Koweïtienne née au Sénégal, passée par New York et aujourd’hui installée à londres, dont la musique, signée sur le très respecté label Hyperdub, sonne comme un mélange entre grime et musique chinoise. Il y a J-Cush, DJ basé à Brooklyn et fondateur de Lit City Trax, label qui en pince pour les rythmes footwork. Enfin, on retrouve les Californiens Asma Maroof et Daniel Pineda, lesquels forment Nguzunguzu, duo ayant collaboré par le passé avec M.I.A. et versant lui aussi dans la bass music et le footwork.

Ajoutez à cela une pléiade de vocalistes venus d’horizons divers (Dirty Danger, Sicko Mobb, Tink, Kelela, Timberlee, Maluca…), et vous comprendrez pourquoi “Future Brown fait de la musique pour le monde dans lequel nous vivons”, une musique globale et métissée, qui fait écho à cette culture “brown” théorisée il y a plus de dix ans par le journaliste et essayiste américain Richard Rodriguez. Malgré sa variété d’influences et de sons, qui le fait passer du grime au r&B, de la bop au dancehall, du reggaeton au kuduro, ce premier album séduit par sa cohérence, et évite de se donner des airs de catalogue de toutes les musiques urbaines du monde.

Beats lents et syncopés, basses épaisses et touches synthétiques froides et minimalistes constituent la base de ce disque captivant que l’on pourrait situer comme étant à mi-chemin entre Major Lazer et SBTRKT. Plus sombre et subtil que les premiers, plus musclé que le second ». (Gérome Darmendrail)

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