Rone : chronique et écoute de Creatures, clip de Sing Song
Chronique extraite de notre magazine numéro 79, actuellement en kiosque.
A l’écoute de ce troisième album d’Erwan Castex, ce sont Max et (surtout) les Maximonstres qui viennent en tête. Les onze titres aux nombreux invités font le même effet que ces grosses bestioles, mi-candides, mi-féroces, qui évoluent dans des décors oniriques mais faits d’éléments familiers. Libéré en partie des angoisses techniques de la production, épaulé par François Baurin et Yvan Ginoux, Rone livre un album à la réalisation irréprochable, que l’on sent pourtant sorti des tripes beaucoup plus que du cerveau.
Un disque choral où l’on retrouve le violoncelliste Gaspar Claus, des nouveaux venus (Bryce Dessner de The National, le trompettiste Toshinori Kondo, Bachar Mar-Khalifé), des chanteurs pop (François sans ses Atlas Mountains et Etienne Daho), sa compagne Liliwood (pour les illustrations), et même les gazouillements de sa fille. Rone rassemble cette hétéroclite bande et son électronique toute en respirations et grands espaces tire aussi bien sur le hip-hop que sur le jazz ou l’expérimental, elle mélange analogique et organique : formule d’alchimiste pour transmuter les sons en mirage.
Clip de « Sing Song »