Chronique extraite du numéro 78 de notre magazine, toujours en kiosques. 

En guise d’amuse-bouche, Noah Lennox sortait en plein mois d’octobre l’EP-titre Mr Noah. “Mr Noah”, le track, nous avait alors fascinés: un entêtement pop à l’efficacité indéniable pour un titre qui pouvait déjà s’imposer comme l’hymne automnal par excellence. Et puis, l’album Mr Noah Meets The Grim Reaper nous est arrivé dans les chevilles, et a légèrement fait trébucher tout le plaisir qu’on avait de retrouver notre Panda Bear si bien léché, qui fête déjà ses quinze ans de carrière, le bougre.

Pas de quoi se casser la patte non plus, car même si Noah Lennox semble s’imposer une distance pas forcément nécessaire avec son versant le plus pop, on saluera néanmoins le lyrisme foncièrement psyché dont l’évadé d’Animal Collective s’est fait maître (“Boys Latin”). Mais en fin de compte, l’album est un peu brouillon, sa cohérence s’enferme dans ses propres frontières, et semble chercher vainement une porte de sortie à chaque refrain, à tâtons, et dans le noir. Un manque d’assurance et de couleurs inhabituel pour le Panda Bear…