🔊 30 ans du Tresor : cette compile monstre de 52 tracks des plus gros artistes techno du monde
Pour cĂ©lĂ©brer ses 30 ans d’existence, le lĂ©gendaire label du tout aussi lĂ©gendaire club berlinois Tresor a sorti le 1er octobre une compilation de 52 tracks des plus gros artistes techno du monde, dont la plupart sont inĂ©dits.
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Il fallait bien que cela arrive un jour. Voilà que les plus anciens labels électroniques européens célèbrent leurs trente années d’existence. Des maisons toujours en activité qui ont su traverser les modes, les disparitions en série de leurs homologues et des distributeurs de vinyles ou encore les changements d’habitude de consommation. Ces « dinosaures » s’appellent – entre autres – R&S, Soma, Ninja Tune ou Warp. Mais s’il est un label qui plus que les autres n’a jamais dévié de sa ligne de conduite originelle, c’est bien Tresor. Avec comme postulat de départ la création d’une passerelle techno « Berlin-Detroit ». Ce qui fait aussi sa singularité est son affiliation avec le club du même nom, qui – même après sa relocalisation en 2007 – demeure l’un des centres névralgiques de la scène berlinoise. Si le Berghain en constitue désormais l’incontournable cathédrale où sont célébrées de grandes messes païennes, le Tresor – sous-sol claustrophobique d’où émane un kick massif et incessant – en est bien le cœur organique à la remarquable constance.
Pour cet anniversaire, le label/club nous propose donc un bel et copieux objet sous la forme d’un coffret de 12 vinyles – 52 titres. Un truc de collectionneur, c’est vrai, mais qui est aussi disponible en digital pour les simples curieux. On y retrouve les piliers qui ont fait les grandes heures de la structure dans les 90s comme Juan Atkins, la regrettée K-Hand, Porter Ricks, Maurizio, Surgeon, James Ruskin, Robert Hood, Blake Baxter, Daniel Bell, Drexciya ou TV Victor. S’il y a quelques classiques – « Game Form » de Joey Beltram ou « Late Night » de Jeff Mills – la plupart des morceaux proposés ici sont inédits. On croise des artistes plus contemporains comme Helena Hauff, Function ou Donato Dozzy. Et des talents en devenir tels Huey Mnemonic, Afrodeutsche ou Tygapaw, dont les productions n’ont rien à envier à celles de leurs glorieux aînés. Et pour ceux qui auraient peur de faire une indigestion de techno 4/4, la moitié de la sélection est en fait constituée de pièces ambient, IDM et électro. À écouter d’une traite… ou pas.