🔊 Playlist NOUVEAUX FUTURS : l’avenir de l’Ă©lectronique selon Yan Wagner
Après avoir bien digĂ©rĂ© (et adorĂ©) son troisième album Couleur Chaos – cette fois entièrement chantĂ© en français –, le crooner moderne que poussait Ă ses dĂ©buts Arnaud Rebotini sous la lumière noire, Yan Wagner, s’est prĂŞtĂ© Ă l’exercice de la playlist NOUVEAUX FUTURS : quels artistes dessinent, selon lui, le futur de la musique Ă©lectronique ? RĂ©ponse fois 16.
Retrouvez Yan Wagner en direct sur Tsugi Radio aujourd’hui lundi 20 septembre Ă 17h ; il est l’invitĂ© de La Mverte pour la rentrĂ©e de son Ă©mission La cabine des curiositĂ©s.
Depuis 2012 et son premier album Forty Eight Hours, produit par Arnaud Rebotini, Yan Wagner a délimité avec minutie son périmètre musical, ses influences cold wave, techno et electro, son goût immodéré pour les synthés sombres et triomphants, son aisance à passer d’une bombe dancefloor et suante à une balade synthétique gavée d’émotions. Mais il a surtout imposé dans le paysage musical sa voix de crooner moderne, grave et profonde, comme une sorte de Frank Sinatra qui se serait pris les doigts dans la prise MIDI d’un DX7. Un coup d’essai confirmé cinq ans plus tard, entre deux recherches pour la thèse qu’il conduit sur les discothèques, avec This Never Happened, un second album qui confirmait l’obsession du jeune Franco-Américain pour Kraftwerk, Depeche Mode, Elli & Jacno ou Depeche Mode et installait définitivement Yan Wagner en petit prince de l’électro.
Touche-à -tout de génie, assorti d’une gueule de mannequin, Yan a depuis produit le premier disque de Calypso Valois, la fille d’Elli & Jacno, comme une manière de boucler la boucle de ses obsessions new wave, déménagé à Marseille, rendu hommage à Léonard Cohen au Printemps de Bourges et à Leonard Bernstein au Théâtre du Rond-Point, accompagné Daho sur deux tournées live, tout en se lançant dans l’écriture et la production de Couleur Chaos, un troisième album au parti pris radical – chanter uniquement en français – qui lui aurait été soufflé par Étienne Daho himself. Du premier single « Brexit », petite bombe électro-psychédélique à « Take It All » en forme de slow langoureux, de « Brise Glace » qui évoque le meilleur d’OMD au funk poisseux de « Demande à la poussière », le résultat de cet exercice périlleux, les synthés eighties faisant rarement bon ménage avec les paroles tricolores, est au-delà de nos espérances, offrant à l’univers sombre, synthétique et poisseux délimité par Yan Wagner un souffle plus pop, lumineux et funky, tout en confirmant en beauté son statut de crooner moderne et fantasque.
Chronique rédigée par Patrick Thévenin
Abonnez-vous à la playlist NOUVEAUX FUTURS pour voir automatiquement les playlists des prochains artistes.
Eyes of Others – Elevenses
Un anglais signé sur le label de Malcolm, Global Warming Records, décidément hors tranche.
Flegon – Exilado Dub (Problematix Mix) [Androo Rework]
J’aime presque tout ce qu’ils font et regrette presque qu’ils n’en fassent pas plus.
Ă€ lire Ă©galement
Playlist NOUVEAUX FUTURS : le futur de l’électronique selon DJ Marcelle
Asa Moto – Connexion Ă LiegeÂ
Ça me fait penser à Telex, que j’adore, et il y a toujours ce son du studio Deewee incomparable, à la pointe.
Panoptique – AminÂ
J’aurais voulu mettre un titre de son dernier disque sorti sur Macadam Mambo, mais celui-ci n’est pas sur les plateformes. Panoptique, ancien Bordelais désormais Marseillais, trace son chemin et fraye avec un certain nombre de formations très aventureuses.
Apollo Noir – Arme de Destruction MassiveÂ
Un producteur extrêmement talentueux, aussi à l’aise dans la pop (notamment son boulot avec Silly Boy Blue) que dans ce qu’on appelait naguère l’Intelligent Dance Music (IDM). Ce titre me fait un peu penser à du Prince culbutant Akufen, allez savoir pourquoi.
Cate Hortl – Get Out Of Your HabitsÂ
Egalement partie prenante dans Oktober Lieber, Cate Hortl signe ici sur le label toulousain Ritmo Fatale co-fondé par Kendal, un autre jeune qui monte. J’ai eu le plaisir de signer quelque chose en tant que The Populists sur la même compilation.
Yan Wagner – Brexit (Franz Scala Remix)
Un peu d’ego trip : ce remix de mon morceau « Brexit » par Franz Scala est juste dingue. Souvent, quand un remix s’éloigne à ce point-là de l’original, ça me dérange, mais ici je crie au génie. Son album de l’an dernier Mondo Della Notte est magnifique, à l’image de la plupart des sorties du label Slow Motion Records qu’il a fondé avec Fabrizio Mammarella. La synthèse parfaite entre le nouveau et l’ancien.
Donald Pierre – Fun SystemÂ
Anciennement Dondolo, anciennement Aline, Donald Pierre va sortir un album totalement décomplexé. Il semble avoir fait sien les slogans « rien à foutre de rien » et « born a loser », et ça le rend libre. Dans un monde idéal, un succès foudroyant le contredirait.
Strapontin / Zillas on Acid – LubieÂ
J’ai rencontrĂ© Strapontin il y a pas mal d’annĂ©es Ă Nantes, lors d’un passage au Lieu Unique. C’est un artiste trans-disciplinaire (il rĂ©alise ses vidĂ©os, travaille pour la danse, etc…) curieux de tout, avec un vrai son Ă lui. Je suis très heureux qu’il en vienne Ă signer des sorties sur des labels comme Optimo. Cette alliance avec les AmĂ©ricains de Zillas on Acid (un duo que j’adore, notamment pour leur travail sur le label d’Ivan Smagghe, Les Disques de La Mort) fait des merveilles. J’ai cru comprendre qu’il avait commencĂ© une collaboration avec David Shaw, vivement qu’on puisse entendre ces morceaux.
Ă€ lire Ă©galement
Tsugi Podcast 637 : It’s Complicated, la fusion de David Shaw et Strapontin
Kendal – UltimoÂ
Pas sa sortie la plus récente mais celle qui lui a sans doute mis le pieds à l’étrier, celle en tout cas que je préfère. Pas étonnant que David Vunk ait eu le coup de foudre pour ce titre, à la fois très référencé et très moderne. Il ne lui arrive que du bien et c’est tout ce qu’on peut lui souhaiter.
Jensen Interceptor, Kris Baha – Out There On The IceÂ
Tout ce que fait Kris Baha me parle. Ici en combo avec Jensen Interceptor, il signe un track un peu plus electro que d’habitude, ça calme.
Dame Area – La Danza Del FerroÂ
Un duo, une italienne et un espagnol, basé à Barcelone et signé sur l’impeccable label Mannequin Records. Ce track rappelle le classique « Golpe De Amistad » de Diseño Corbusier, une bonne dose de modernité techno en plus.
Working Men’s Club – Y?Â
Problème de timing pour ce groupe dont le premier album est sorti en pleine crise du covid. Ce titre est issu de leur nouveau maxi, remixé par mes héros Paranoid London, notamment. Je les ai découvert grâce à Fat White Family et suis impatient de les voir en live.
Serpent – Don’t Think Twice
Le nouveau groupe de Mathieu Peudupin alias Lescop, qui sonne comme une plongée dans le New York de l’époque no wave, et une sacrée bande de super musiciens.
JO Wedin & Jean Felzin – Femme de l’annĂ©eÂ
Ensemble, ils Ă©crivent des chansons comme on n’en fait plus. Toujours extrĂŞmement bien foutues, aussi bien dans la composition que dans l’exĂ©cution.
Francis Mallari – Room 5321Â
Echappé du groupe Rendez-Vous, Francis Mallari signe cette ballade qui me fait penser à This Mortal Coil. J’ai hâte d’entendre la suite.