Streaming : ce que les artistes gagnent est « pitoyable »
Cela fait bientôt un an qu’une commission parlementaire britannique analyse l’économie de l’industrie musicale. Ce jeudi 15 juillet, le rapport est tombé et « les gains que les musiciens et les auteurs-compositeurs reçoivent du streaming sont pitoyables ».
Le 15 mars dernier avait eu lieu plusieurs manifestations du mouvement d’artistes “Justice at Spotify” devant les bureaux de Spotify, le géant mondial du streaming musical. « Les musiciens à travers toute la planète sont sans emploi alors que les géants de la tech qui dominent l’industrie empochent des milliards », déclarait la directrice du syndicat UMAW (United Musicians and Allied Workers Union), à l’origine du mouvement. L’objectif de ces rassemblements était de demander une meilleure rémunération des artistes pour leurs streams.
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En parallèle, la commission parlementaire britannique Digital, Culture, Media and Sport Select Committee (DCMS) avait commencé une enquête sur l’économie de l’industrie musicale moderne en octobre dernier et a récemment publié ses conclusions dans un rapport de 121 pages qui dénonce les « gains pitoyables » que les musiciens et les auteurs-compositeurs reçoivent du streaming. Pour ce faire, le groupe a pris en compte les témoignages de plusieurs artistes dont Nile Rodgers, Ed O’Brien de Radiohead, Nadine Shah… Plus des représentants de grands labels ainsi que de plateformes de streaming comme Spotify, Apple Music, Amazon et YouTube, ont participé.
Le magazine américain Rolling Stone a répertorié les principales recommandations du rapport :
- « Un appel au gouvernement britannique pour qu’il introduise un droit à une rémunération équitable qui augmenterait les paiements de redevances aux interprètes et aux musiciens de session ;
- des changements de modèle économique qui rendraient le streaming plus rentable pour les compositeurs et les auteurs-compositeurs
- et l’obligation pour les auteurs de playlists de divulguer les promotions payées d’une manière similaire aux influenceurs des réseaux sociaux qui publient du contenu sponsorisé ».
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En effet, le secrétaire général de la Musicans’ Union au Royaume-Uni, Horace Trubridge est très satisfait de ce rapport. Selon lui, « il saisit la question, identifie les problèmes et recommande des solutions réalisables et pratiques, qui ne coûteront pas un centime au contribuable. Il est temps de tirer le meilleur parti de ce rare consensus, de mettre à jour la législation britannique sur le droit d’auteur, de montrer à Global Britain qu’il mène le combat pour protéger la propriété intellectuelle des artistes et des créateurs, et de faire du Royaume-Uni le meilleur endroit pour être musicien ».
Espérons que cela puisse avoir un écho en France également.