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18 mai 2021

Qui était Nicolas Ker, « figure du rockeur au cœur déchiré »

par Antoine Barsacq

Le chanteur, poète, compositeur, parolier et interprète Nicolas Ker, leader du groupe Poni Hoax, est mort à Paris hier soir, lundi 17 mai 2021. La cause de son décès n’a pas été précisée.

Voix charismatique du groupe Poni Hoax, Nicolas Ker s’est éteint hier à Paris à l’âge de 50 ans. Aucune précision n’a encore été donnée quant à la cause de son décès. Né en 1970 à Phnom Penh d’une mère cambodgienne et d’un père français, Nicolas Langlois grandit entre le Cambodge, l’Egypte, la Turquie et La Réunion, avant que la famille ne s’installe en banlieue parisienne lorsqu’il a 16 ans. Grand admirateur de Bowie, il aime la littérature et le rock, dans lequel il se lance en adoptant le patronyme maternel Ker.

En 2001, il rencontre quatre amis du conservatoire de la Villette qui cherchent un chanteur pour leur groupe : le compositeur Laurent Bardainne, le batteur Vincent Taeger, le guitariste Nicolas Villebrun et le claviériste Arnaud Roulin, dévastés depuis la nouvelle hier soir. Le quintet forme Poni Hoax, dont quatre albums voient le jour : Poni Hoax (2006) et Images of Sigrid (2008) chez Tigersushi, puis State of War et Tropical Suite (2017) chez Pan European Recordings. Il marqueront les années 2000 comme l’un des meilleurs groupe de rock français et tourneront à travers le monde.

Le dernier rockeur à la voix d’or

Débordant de créativité, il lance en 2007 le groupe Dior avec Arnaud Roulin, renommé par la suite Paris, puis en 2011 le duo Aladdin avec Gilb’R de Versatile Records, en référence à l’album Alladin Sane de Bowie. Un album solo voit le jour en 2016 avec Les Faubourgs de l’exil. Ces dernières années, on l’avait connu pour ses deux disques en collaboration avec l’actrice Arielle Dombasle, pour lequel Nicolas Ker avait composé la musique des films Pehmerga et La Bataille de Mossoul. Elle a réagi ainsi hier soir auprès de l’AFP : « Nicolas était le dernier des rockeurs à la voix d’or. C’était la figure même du rockeur au cœur déchiré, du poète incandescent, il avait une grâce dionysiaque, un être rare fin et beau, nous le pleurons. »

Figure emblématique de l’underground français, il était connu pour ses excès et son style de vie rock’n’roll, visible dans le documentaire de 2009 Drunk in the House of Lords, réalisé par Pierre Chautard et le journaliste musical Matthieu Culleron, qui ont suivi Poni Hoax pendant deux ans durant la période d’enregistrement de Images of Sigrid :

 

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