Chronique : EMA – The Future’s Void
On promet la lune à Erika M. Anderson depuis qu’elle a débarqué sans crier gare il y a trois ans, portée au pinacle par la presse comme la nouvelle PJ Harvey/Cat Power/Courtney Love – au choix. La faute à Past Life Martyred Saints, un premier album ahurissant de personnalité et de liberté, qui voyait cette blonde émancipée se lancer dans la psychanalyse sauvage de ses névroses dans des titres fracassés de drones impressionnants. Toute à ces éloges, l’Américaine tout juste trentenaire s’est un peu perdue en chemin à l’heure du deuxième album.
Sur The Future’s Void, titré comme un aveu (le futur comme vide intersidéral), on ne retrouve hélas sa patte qu’à de trop rares moments, l’outrance sonore de “Satellites” ou le bien nommé “Smoulder” en ambiance fin du monde. Car ailleurs, EMA multiplie les ratages “à la manière de” (Hole sur l’épouvantable “So Blonde”, PJ Harvey sur “Cthulu”, Karen O sur “3Jane”) et les ballades embarrassantes (“100 Years” et ses inévitables cordes, l’ultracomplaisant “When She Comes”). C’est avec une pointe de regret et un pincement au cœur que l’on passe notre tour.
The Future’s Void (City Slang/Pias)