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15 avril 2021

🌟 Exclu : Paul Kalkbrenner et NTO nous ont racontĂ© l’histoire derrière leur collab

par Tsugi

Pour la sortie du clip et du remix du titre “Invisible” de NTO par Paul Kalkbrenner, rencontre exclusive pour Tsugi entre les deux hommes.

MaĂ®tre d’une techno deep, tout en profonde atmosphère et dĂ©licate mĂ©lancolie, l’ami du Sud Anthony Favier alias NTO s’apprĂŞte Ă  sortir Ă  la rentrĂ©e son premier vĂ©ritable album, 15 ans après ses dĂ©buts et une succession sans interruption de hits (de “la ClĂ© des Champs” Ă  “Trauma”). En prĂ©ambule, il s’est offert le service de monsieur Paul K pour s’occuper de son morceau “Invisible”. On a voulu en savoir plus sur comment la collaboration s’est dĂ©roulĂ©e.

« J’étais comme un gosse quand j’ai reçu son track ! »

Anthony, pourquoi avoir demandé à Paul de remixer ton track ?

NTO : À la base, on avait l’idée de faire des  “variations” autour du titre “Invisible”, troisième single de mon futur album. Donc après avoir réalisé un clip original et une session piano live avec le génial Sofiane Pamart, je voulais laisser le soin à d’autres artistes que j’estime de raconter leur propre histoire autour du thème. Paul fait partie de ceux qui m’a donné envie de devenir producteur. C’est donc un cadeau incroyable qu’il me fait en remixant ce morceau qui compte énormément pour moi. Tout s’est fait hyper vite et de façon super fluide, il a kiffé la mélodie il a dit : “Ok donne-moi les parts”, et c’était parti.

Paul, tu sors très peu de remixes, pourquoi avoir accepté cette fois-ci ?

Paul K : Oui c’est vrai, je reçois beaucoup de demandes. Je pense que l’une de mes plus grandes qualités est de toutes les écouter. Je ne me concentre pas seulement sur si j’aime ou pas, je me concentre sur savoir si je peux faire de mon mieux. Si je ne peux pas, alors ça n’en vaut pas la peine. Avec “Invisible”, cela ne m’a pris qu’une écoute pour savoir que je le ferais. J’ai donc appelé mon manager et je lui ai dit : “Allons-y”.

Anthony, tu lui as laissé carte blanche ?

NTO

Artwork

NTO : Complètement. Quand tu demandes un remix à quelqu’un, tu n’as pas envie de l’orienter, au contraire. Le but était qu’il raconte sa propre histoire sans aucune limite. Et cela a super bien fonctionné. L’original possède une construction plutôt narrative, par moment deep ou bien dancefloor, et Paul apporte à son remix sa couleur et sa force si caractéristiques.

Paul, comment as-tu travaillé dessus ?

Paul K :  Anthony, comme je l’ai appris plus tard, compose avec une histoire en tête. Maintenant que nous avons tourné la vidéo pour le remix, je le sais, mais quand j’ai bossé sur le remix, je n’en avais aucune idée. J’ai donc travaillé comme d’habitude, dans un flot en ajoutant, en ajoutant. Mais ce remix m’est venu naturellement. C’était un travail de quelques semaines en allant toujours de l’avant comme dans une ligne droite.

Qu’est-ce qui vous satisfait le plus dans ce remix ?

NTO : Je sens qu’il a aimé le thème mélodique, car au final il l’a vraiment préservé, et qu’il y a posé sa « grosse patte ». Ce remix m’évoque beaucoup ses productions d’il y a plusieurs années, avec une âme extrêmement techno. C’est vraiment kiffant de sentir que le tout enrobe à merveille le thème que j’ai composé. J’aime beaucoup l’idée qu’il m’ait énormément inspiré en tant qu’artiste il y a presque 15 ans, et qu’aujourd’hui une de mes mélodies l’inspire à son tour et lui donne envie de produire un track. Le sentiment est vraiment incroyable, franchement j’étais comme un gosse quand je l’ai reçu !

Paul K : Le fait d’avoir réussi à garder une version longue. On me demande toujours des versions plus courtes, surtout pour la radio. Avec Anthony, nous avons vite pris la décision de le conserver dans sa version initiale. C’est une histoire de sept minutes dans laquelle on se laisse conduire et c’est nécessaire d’avoir cette longueur pour obtenir cet effet.

 

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Quelle relation avez-vous ?

NTO : Honnêtement, c’est un peu irréel. Après tous ces échanges ultra simples qui ont mené à tourner ce clip, on s’est retrouvés pour le tournage puis on a passé la soirée ensemble à s’enflammer en parlant musique, productions, inspirations, à boire des coups, déconner, et après tout ça tu finis dans ta chambre d’hôtel à te dire : « C’est n’importe quoi putain… j’ai passé la journée avec Paul Kalkbrenner ! »

Paul K : Je l’ai rencontré pour la première fois à Paris, il y a peu de temps quand on a tourné le clip du remix. Il m’a dit que nous nous sommes parlé il y a longtemps, en 2006 quand je vivais à Aix-en-Provence et qu’il était encore un très jeune raveur. Il m’a dit qu’il avait été influencé par ma musique alors que je ne le savais pas du tout. J’avais vaguement entendu parler de son ancien label Hungry Music, mais je n’y connaissais pas grand-chose. On s’est bien amusés !

« Cette année a vraiment changé la donne. Toutes les cartes ont été rebattues. C’est le début d’un nouveau cycle. »

Quels changements pour la scène musicale électronique après la crise sanitaire ?

NTO : Elle va revenir encore plus forte. On veut tellement jouer. Beaucoup d’artistes ont produit beaucoup de musiques durant cette période. C’était dur, mais inspirant aussi d’un autre côté. Les gens ont envie de se retrouver pour la « bamboche ». Je pense qu’une grosse énergie va déferler quand ça va reprendre. Vivement !

Paul K : Cette année a vraiment changé la donne. Toutes les cartes ont été rebattues. C’est le début d’un nouveau cycle. Malheureusement, certains labels, festivals, sociétés de production, etc, ne survivront pas. D’autres choses, sans doute plus petites et plus locales apparaîtront. Voler en Europe de festival en festival, sera quelque chose que feront les DJs, mais plus les raveurs. Enfin, attendons de voir ce qu’il va se passer !

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