Chronique : Liars – Mess
C’est l’un des groupes les plus incontrôlables de ces quinze dernières années et, du coup, l’un des plus passionnants à accompagner. D’album en album, Liars ne cesse de se réinventer et de se redéfinir, aux frontières du rock expérimental, de la noise et de l’électronique percussive. Après Liars en 2007 et Sisterworld en 2010, l’intrépide WIXIW prenait les fans à rebours il y a deux ans, en abandonnant carrément les guitares pour se jeter tête baissée dans l’étude des machines.
Septième album en quatorze ans d’activité, Mess précise l’expérience et sonne comme un condensé de la discographie du trio australo-américain, une relecture machinique des bizarreries neurasthéniques qui nourrissent ses prédécesseurs. Ambiances malsaines et hédonisme club voisinent sans anicroches pour mieux perdre l’auditeur dans de complexes échappées sonores, toutes en crépitements et stridences dont émergent des mantras incongrus (“Facts are facts and fiction’s fiction”). En alerte, Liars bluffe une fois encore par son intelligence et son complet goût du risque. Le trio new-yorkais a déjà digéré tous les canons de l’écriture électronique pour mieux les déjouer. Qui dit mieux ? (Matthieu Recarte)
Mess (Mute/Naïve)