Chronique : William Fitzsimmons – Lions
Bien joué à toi, William, qui a su utiliser le calendrier (hiver=froid=folk) pour nous soumettre ton sixième album, celui de la remise en question, du repli sur soi. L’Américain confie avoir atteint au milieu de la trentaine un genre de crise de la quarantaine avancée. Du coup, il revient à l’essence même de sa passion pour la musique, écrire pour se confier.
Dans les faits, on est loin de la révolution, Fitzsimmons n’a jamais semblé si apaisé et doux, même les touches électroniques habituelles se font très discrètes. On irait jusqu’à lui reprocher un manque d’aspérité. L’apport discret à la production du vieillissant guitariste de Death Cab For Cutie, Chris Wall, ne l’aura probablement pas poussé à se faire violence. Mais si ce Lions a parfois des allures de BO de mièvre série américaine (grâce auxquelles Fitzsimmons a souvent fait son beurre, cf. le générique de Grey’s Anatomy), il s’en dégage une pureté assez touchante. L’ami Willy y susurre, créant patiemment ses ambiances et détendant lentement tous nos muscles. (François Blanc)
Lions (Grönland/Pias)