27 janvier 2021

🔊 Tsugi Podcast 613 : Gentle Dom, quand la moitié d’MGMT lâche un mix 100% IDM

Aujourd’hui, ce n’est nul autre qu’Andrew VanWyngarden alias Gentle Dom, la moitié du duo MGMT, qui nous a concocté un podcast tout particulier : un mix spécial IDM, genre si éloigné de ce que fait d’habitude le duo new-yorkais, que ça se rejoint. Et puis on a aussi parlé désert, créativité et solitude avec lui, à l’occasion de son maxi solo Fanta Se.

Une case qui manque. Ce serait peut-être le maître mot de l’EP Fanta Se (vous noterez déjà le jeu de mot avec « fantasy » et la ville américaine Santa Fe) qu’il a sorti, en solo, le 30 novembre dernier. L’auteur, compositeur, musicien originaire du Missouri, au visage angélique et la dégaine de hippy, vient ici inaugurer encore un peu d’anticonformisme. Et même son propre genre musical qu’il a inventé dans la foulée, l' »Asinine Dance Music », synonyme selon lui de « bête », « stupide », « idiot », et que l’on comprend surtout comme spontané, irréfléchi et avec les moyens du bord, en rapport avec le contexte de sa production, le confinement.

Comme pour nous prouver ce que l’on sait moins à propos de lui, c’est-à-dire un excellent DJ et un érudit de musique en tout genre, il a relevé notre défi du mix 100% IDM. Pourquoi IDM ? Parce que cela pourrait bien être le genre le plus éloigné du rock psychédélique que propose MGMT, tellement qu’il le rejoint à bien des égards, si l’on y regarde de plus près. Défi relevé.

« J’aime et j’aspire à refléter cette attitude rebelle vis-à-vis de la musique électronique que je produis. »

Quelle est l’idée derrière ce mix et quelles émotions souhaites-tu transmettre ?

Tu sens l’émotion qui se dégage des hurlements d’Alan Vega sur le deuxième track de ce mix ? Et bien la même, c’est ça que je veux transmettre. Une bonne soundtrack IDM/ADM pour plonger profond dans les abysses. Il y a une grande variété d’artistes sur ce mix, et ce sont tous des disques que j’ai pu dégoté lors de mes voyages autour du monde. Le fil conducteur ? Une espèce de camaraderie spirituelle qui nous unit avec ces gars, même si c’est complètement fantasmé. Pour la plupart, je vois ces artistes comme des sacrés poids-lourds ou des psychonautes hardcore.

Peux-tu nous parler de l’ADM (Asinine Dance Music), genre que tu appliques à ton maxi ?

Asinine Dance Music, c’est ma petite dédicace personnelle pour l’IDM (Intelligent Dance Music) et l’EDM (Electronic Dance Music). Le nom « EDM » m’a toujours fais rire, et fait très redondant d’une certaine manière. La plupart des producteurs d’IDM que j’écoute semblent incarner un humour assez insolent et une certaine irrévérence lorsqu’il s’agit de classification. J’aime et j’aspire à refléter cette attitude rebelle vis-à-vis de la musique électronique que je produis. Cet EP s’est présenté comme une manière de passer le temps pendant le premier confinement. J’étais dans une maison au milieu du désert, ce qui n’était pas désagréable comme endroit où se trouver, mais il n’y avait pas non plus grand chose à faire. Alors, sans ma collection de vinyles ni mon matériel, je me suis retrouvé à faire quelques remixes et j’ai même fini par créer quelques compositions personnelles avec des samples et un clavier – un Access Virus – que j’avais avec moi.

Ça fait quoi d’être en solo sur cet EP ? Surtout en ces temps de quarantaine ?

La quarantaine, c’est le moment parfait pour s’emmitoufler devant son ordinateur et commencer à expérimenter. J’ai toujours été plutôt du genre casanier alors, sans tournée ni voyage, la bedroom production en est la suite naturelle, un oasis créatif au milieu de l’immense benne à ordure chaotique et brûlante que sont les États-Unis d’Amérique en ce moment. Je ne pense pas que mon rapport à la solitude ait vraiment beaucoup changé. J’ai toujours été attiré par la musique et l’art qui sont imprégnés de la lutte qu’un artiste peut éprouver vis-à-vis du simple fait d’être humain. Je n’ai jamais été aussi productif que l’année dernière et j’espère que ça va continuer, pandémie ou non.

« ‘La bedroom production’ est comme un oasis créatif au milieu de l’immense benne à ordure chaotique et brûlante que sont les États-Unis d’Amérique en ce moment. »

Tracklist du mix

Coti – Sea Level
Vainio/Väisänen/Vega- No Home Kings
Handieman Maurice – Chaos Rape
Astrobotnia – portable motor home
Steve “c” – The Invisible Man
Isolée – rest
Umo – ox
Crowbar – voyager 7
The Experiment – Subway
Planetary Assault Systems – You Thought It
Surgeon – Radiance
Kenny Larkin – Agrophobia (remix)
number cruncher – open remixed by asad
Cylob – Relent
Bedouin Ascent – Close

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