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16 décembre 2020

Tsugi Podcast 610 : Nastia, une main de fer dans un gant de velours venue d’Ukraine

par Léonie Ruellan

Figure de la techno sur la scène d’Europe de l’Est, l’Ukrainienne Nastia, de son vrai nom Anastasia Topolskaya, signe notre podcast 610, avec un mix composé d’une tracklist 100% Nechto, son tout jeune label. 

Rien n’arrête Nastia, ni même une pandémie. Ultra-prolifique, la DJ star s’applique à toujours faire vivre la scène techno, notamment ukrainienne, comme elle le peut, avec les sorties sur son label Nechto, son émission YouTube « True Talk » dans laquelle elle interview des acteurs de la culture rave ukrainienne, ou avec son projet audiovisuel « Scary Beautiful« , une série de sets filmés dans des lieux insolites en Ukraine. Une nouvelle vidéo Scary Beautiful est postée chaque semaine sur sa chaîne YouTube, dans l’objectif de faire découvrir au monde entier non seulement les paysages ukrainiens, mais aussi les artistes ukrainiens, dans ses sets où elle privilégie des tracks locaux et des tracks Nechto, son label lancé en décembre 2019.

Toujours dans la même veine, c’est encore une fois la scène de son pays natal et les artistes de son label Nechto qu’elle met en valeur dans ce mix concocté pour Tsugi. Un mix – évidemment – techno qui nous rappelle les nuits en warehouse du monde d’avant, et dans lequel Nastia nous fait découvrir en exclusivité quelques unreleased à paraître sur Nechto.

Nastia

©Chereshnya

Parle-nous de ton mix : qu’as-tu voulu faire ici ? Qui sont les artistes qui le composent ?

C’est un mix fait uniquement avec des tracks issus de mon label Nechto, la plupart d’entre eux ne sont pas encore sortis. Le track d’introduction est de VOIN ORUWU, un artiste ukrainien qui a signé le deuxième EP de Nechto sorti cet été. Il y a aussi des tracks qui vont être joués dans mes sets Scary Beautiful, pour lesquels j’ai sélectionné 50 démos et on en retrouve quelques unes dans ce mix. Et bien sûr il y a des artistes que j’adore comme Galaxy Lane, Lee Holman, Inigo Kennedy… Le tout pour un mix techno hypnotisant et trippant, avec quelques sons doux et de profondes pulsations… Je pense que c’est un chouette voyage. J’ai pris le temps de le travailler et je suis plutôt contente du résultat. J’espère qu’il vous plaira, considérons le comme un showcase de Nechto Records, et apprécions ce moment de techno de qualité !

« C’est un label conçu avant tout pour les DJs, pour leur procurer de la dance music à jouer devant les dancefloors. »

Tu as donc lancé le label Nechto il y a un an, comment se porte-il ? 

Tout à fait. J’avais prévu de grandes choses pour Nechto : on devait sortir sept EPs par an, en format vinyle d’abord, puis un mois plus tard en digital. Comme ça, les DJs qui mixent avec des vinyles auraient eu l’exclusivité sur les disques pendant un mois, car c’est un label conçu avant tout pour les DJs, pour leur procurer de la dance music à jouer devant les dancefloors. Puis en mars la pandémie a tout stoppé alors qu’on avait à peine eu le temps de faire grandir le label, donc j’ai décidé d’arrêter l’impression de vinyles pour un temps car c’est assez coûteux et comme je n’avais plus de gigs, je ne pouvais pas couvrir les dépenses des impressions. Mais je prévois de reprendre tout cela l’année prochaine.

« C’est la musique qui compte, et pas les noms, ni l’expérience, ni la location géographique… Que la musique. C’est tout. »

Reçois-tu beaucoup de bonnes démos ? 

Oui, j’écoute moi-même tout ce que les gens envoient à [email protected]. Je dirige tout toute seule de A à Z, et je reçois beaucoup de bonnes démos faites par de jeunes artistes. Honnêtement, je m’en fiche du nom de l’artiste, de son statut, ou de quoi que ce soit : si la musique est bonne, je la sors. N’importe qui peut sortir de la musique sur mon label, n’importe qui qui a un talent, qui fait un effort pour créer de la musique qualitative, qui y met de l’idée… Si je sens un groove, si je crois en cette musique, je la sortirai, peu importe le reste. C’est là tout le principe de mon label : c’est la musique qui compte, et pas les noms, ni l’expérience, ni la location géographique… Que la musique. C’est tout.

En styles, c’est surtout de la techno, mais aussi de l’electro, du broken beat et des choses plus mélodiques et atmosphériques que j’utilise sur mon projet Scary Beautiful. D’ailleurs toute la musique utilisée sur ce projet sortira dans un album sur Nechto l’année prochaine.

Nastia

©Pashkovskiy

Que prévois-tu pour l’avenir de Nechto ? Des évènements ? 

Oui, je prévois beaucoup de grandes choses, on a l’ambition de lui donner une image de marque et on va organiser des showcases dès l’année prochaine. J’ai déjà quelques dates bookées pour de gros évènements en Ukraine. Cette année a montré combien j’ai du courage pour organiser des évènements malgré le contexte, j’ai des résultats géniaux donc je suis très inspirée et je vais faire d’autant plus l’année prochaine. Aussi, j’espère que j’aurai à nouveau la possibilité de voyager à travers le monde avec les évènements Nechto, pour amener des artistes ukrainiens avec moi. Je veux leur donner l’opportunité de faire des tournées avec moi, et les booker à des évènements pour montrer au public qu’ils sont plus que des noms, qu’ils méritent vraiment qu’on s’y intéresse, tout autant que les artistes célèbres. Je pense que les jeunes artistes sont plus intéressants que les headliners, donc j’utilise mon pouvoir – celui d’être moi-même une headliner – pour amener de nouveaux noms sur les scènes. Ce sont mes plans pour les prochaines années avec Nechto.

« Je pense que les jeunes artistes sont plus intéressants que les headliners. »

Quelle est la différence entre Nechto et Propaganda, le premier label que tu as fondé ? 

Propaganda avait pour vocation de sortir des vinyles uniquement. Je l’ai fondé en 2013 et j’ai décidé de le fermer l’année dernière pour commencer Nechto. Les deux sont complètement différents : Propaganda était plus conceptuel, tout était super cher et de très bonne qualité, c’était de la musique pour les collectionneurs. Nechto fait des disques pour les DJs, moins chers, à amener partout avec eux, en soirées et en clubs… Ils sont à utiliser comme de véritables instruments, et non pas à conserver à l’abri dans un boitier parmi une précieuse collection comme c’était le cas avec Propaganda.

Tracklist : 

1. VOIN ORUWU – Sunray
2. Incorrect Waves – Zero Visibility
3. Splinter (UA) – Locked Up
4. Galaxy Lane – First Contact
5. Symonenko – Max4live
6. #BSKD – Gravity Ruins
7. VSEGDA MNOGO -Weakness
8. Fleiss – Harmonia Nectere Passus
9. #BSKD -Dancing With Shadows
10. Lee Holman – Footprints on the Moon
11. Metarøs – Сlosed Area
12. HI-C – Blade Runner
13. Inigo Kennedy – Trees Fell In Brody

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