Chronique : Jonwayne – Rap Album 1
Oh, ben tiens, le label de rap indé trop cool de Los Angeles dégaine un premier album d’un rappeur indé trop cool de Los Angeles?! Non, Peanut Butter Wolf n’a pas transformé son label en mutant électro-soul machin-chose, et connaissant la capacité du taulier à constamment regarder dans le rétro, on ne s’étonne guère de voir débarquer du bon gros hip-hop des familles en direct de Figueroa Street.
Le plus de Jonwayne?? Il a commencé par le beatmaking avant de choper la maladie du micro, tel un mini-Flying Lotus. Sa scansion, pour ce qu’on en comprend, semble bien plus inspirée, et en tout cas parfaitement équilibrée, sa tessiture de voix lui donnant quinze ans de plus que son état-civil. Les instrus?? Elles ne sont pas forcément de lui, mais elles sont effrayantes de qualité. “You Love Me When I’m Dead” respire le second degré, mais au bout de quatre minutes, si vous n’êtes pas un poil mal à l’aise, c’est que vous n’avez pas de cœur. Idem pour “Yung Grammar”, gondolé, fantasque, et porté par un type qui bouffe du câble XLR au petit déj’. Un des meilleurs albums de rap de l’année, et on a essayé de ne pas s’emporter davantage. (Mathias Riquier)
Rap Album 1 (Stones Throw/Differ-Ant)