Chronique : Acid Arab Collections
Passé le questionnement d’usage sur le pourquoi du comment du concept (est-ce un groupe, un album, une compilation, des remixes, des originaux, des reedits ?), on se rend vite compte qu’Acid Arab Collections est le grand mezze qui nous manquait. On connaît désormais l’histoire de Guido Minisky et Hervé Carvalho, les deux hommes derrière Acid Arab, qui ont eu à cœur de réunir ce qu’ils pensaient être des musiques de ghetto. L’acid house comme ghetto des USA, la musique orientale comme ghetto de l’Europe. Ce qui n’était que matière à DJ-sets endiablés est vite devenu un projet plus vaste sous la bannière de Versatile.
Deux maxis plus tard, Acid Arab Collections réunit une quinzaine de producteurs, qui a remixé une légende (le “Shift Al Mani” du Syrien Omar Souleyman, magistralement acidifié par Crackboy), qui a jammé des heures (Turzi, Hanaa Ouassim, Gilb’R et Judah Warsky pour “Madad”), qui a préparé un inédit pour l’occasion (au choix, Étienne Jaumet, I:Cube, Renart, Pilooski), le temps de 70 minutes où le dancefloor s’empare de l’Orient (et vice versa). La vraie force de cette collection réside aussi dans son habileté à s’éloigner des pistes de danse au profit d’ambiances plus sombres. Si bien qu’à la fin, on sait que ce n’est plus l’Acid ou l’Arab qui nous séduit, mais bien les deux. (Benoît Carretier)
Acid Arab Collections (Versatile/Modulor)