Chronique : Justus Köhncke – And The Wonderful Frequency Band
L’intro est accueillante : sous une pluie battante, à la recherche d’une auberge pour s’abriter, on entend des bribes de musiques variées au loin, jusqu’à distinguer qu’un beat électro-funk un peu coquin, et là, surprise, derrière la porte, c’est un Justus Köhncke radieux qui nous enjoint à rejoindre la fête. “Hello, come on in !” Ah, le bon vieux Justus, celui à qui on doit les plaisirs les plus coupables de la maison Kompakt (“Timecode”, imparable relifting d’un vieux classique disco) ou d’ailleurs (“From Disco To Disco” de Whirlpool Productions, classique des cocktail-bars chicos, c’est lui !), et dont les albums n’ont jamais tenu debout !
Le voilà qui redébarque avec Alex Taylor d’Hot Chip pour un médiocre duo, et son premier album solo en cinq ans. Autant dire que rien n’a changé : des tracks de house kitschouille proprement produits mais sans audace, des canulars pop qui s’essoufflent tout seuls, de l’humour allemand un peu ringard, et beaucoup de tendresse pour rattraper le tout. Si à une époque elles ont pu détendre l’atmosphère, les blagues de l’ami Justus (47 ans) ont du mal à nous amuser à l’heure d’Art Department ou de L.I.E.S. Donc, en les remerciant de leur hospitalité, on quitte discrètement les quadras, et on va essayer l’auberge d’à côté ! (Thomas Corlin)
And The Wonderful Frequency Band (Kompakt/Modulor)