Chronique: Cass McCombs – Big Wheel And Others
Wit’s End (2011), son cinquième album était un chef-d’œuvre, sûrement son plus grand disque, pourtant McCombs y sonnait en pleine crise, lassé de tout, les idées plus noires que jamais. C’était se faire du mouron pour rien, six mois plus tard seulement, le songwriter américain revenait en forme avec Humor Risk, son disque le plus sale et rock. Et voilà déjà son septième (double) album, où l’éternel voyageur se permet de professer son amour pour la steel guitare, à l’hawaïenne. Mais son écriture est toujours noire : il met en lumière des vérités sociales implacables, sans jamais pourtant verser dans la politique pure et dure.
Celui qui avait brillamment pris la défense de Bradley Manning en chanson est définitivement l’un des conteurs fondamentaux des années 2000. Sur ces vingt-deux pistes les morceaux crève-cœur pullulent et les instants de génie s’enchaînent, de « The Burning Of The Temple » à « Name Written In Water » ou « Brighter ! », sur lequel il réinvite l’actrice légendaire et désarmante chanteuse Karen Black, décédée en août, pour un duo posthume bouleversant. (François Blanc)
Big Wheel And Others (Domino/Sony)